Tirés à quatre épingles, mais parfois sans cravate ou chaussés de Converse, les nouveaux députés élus le 18 juin se sont assis pour la première fois dans l'hémicycle : mardi 27 juin a débuté la quinzième législature de la Ve République.
Ce week-end, le groupe La République en marche (LREM), majoritaire et réuni en séminaire, a désigné son chef, le député Richard Ferrand : un fidèle de la première heure d'Emmanuel Macron, éphémère ministre recyclé pour cause d'affaires à la tête du groupe parlementaire LREM. Le candidat officiellement soutenu par le président de la République a été élu dans un fauteuil, après un vote curieusement organisé à main levée, où seules deux abstentions se sont exprimées.
Mardi, les 308 députés macronistes – auxquels s'ajoutent quatre élus apparentés, dont l'ancien premier ministre Manuel Valls qui a annoncé son départ du PS – ont passé une bonne partie de la journée à désigner leurs candidats pour les postes clés.
À commencer par leur candidat à la présidence de l'Assemblée nationale, François de Rugy, ex-député EELV devenu soutien d'Emmanuel Macron après avoir quitté la formation écologiste et s'être présenté à la primaire du PS. Sans surprise, de Rugy a été élu au premier tour, avec 353 voix sur 543 exprimées. En voie de structuration – les collaborateurs sont en train d'être recrutés –, le groupe majoritaire s'est déjà doté d'une « déclaration politique » de quatre pages. Ce règlement intérieur rédigé à la première personne du pluriel promet des députés « efficaces », « assidus », « exemplaires et paritaires ».
À mi-mandat, « d'ici Noël 2019 », précise Richard Ferrand, tous les responsables de la majorité, président de l'Assemblée nationale compris, s'engageront par ailleurs à remettre leur mandat. En théorie, ce n'est pas prévu par la Constitution, dont l'article 32 prévoit que le locataire du “perchoir” « est élu pour la durée de la législature ». Ce week-end, les députés LREM avaient dû formuler des vœux en vue de la répartition des commissions parlementaires. Mardi soir, les députés LREM ont désigné les présidents des commissions parlementaires et le poste de rapporteur général du budget à la commission des finances. Souvent trentenaires, naviguant entre le public et le privé, familiers de la « grammaire des affaires » : les clones d'Emmanuel Macron sont aux manettes.
A l’Assemblée, le pouvoir installe ses têtes
Le groupe LREM majoritaire est en train de désigner ceux qui vont le diriger : il s'agit, sans surprise, de fidèles d'Emmanuel Macron. Et de ralliés convertis, comme l'ancien député écologiste François de Rugy, élu mardi 27 juin président de l'Assemblée nationale. La commission des affaires économiques sera présidée par l'ex-numéro deux d'un grand fonds de pension nord-américain.
27 juin 2017 à 21h39