Santé Enquête

L’épidémiologiste Catherine Hill: «L’Agence du médicament s’aveugle elle-même…»

Opacité, incapacité récurrente à tirer les leçons de ses propres erreurs, défauts d’organisation : du Mediator à l’essai clinique de Rennes, l’ANSM (Agence nationale de la sécurité du médicament) reproduit les mêmes mécanismes, provoquant des crises sanitaires à répétition.

Michel de Pracontal

« Il ne s’agit pas d’un produit à risque. » Telle est la mention portée en tête d’un rapport sur la molécule BIA 10-2474 par le docteur Jean-Louis Demolis, évaluateur clinique à l’ANSM, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Un rapport d’importance cruciale, daté du 4 juin 2015, sur la base duquel l’ANSM a autorisé l’essai clinique du BIA 10-2474, molécule du laboratoire portugais Bial. L’essai, mené à Rennes de juillet 2015 à janvier 2016 par la société Biotrial pour le compte de Bial, a entraîné la mort d’un volontaire de 49 ans, Guillaume Molinet, en a gravement accidenté quatre, et a provoqué une série d’effets secondaires chez plusieurs autres participants dont, selon nos informations, certains continuent de souffrir un an après avoir reçu le produit.

Réservé aux abonné·es

Se connecter

La lecture des articles est réservée aux abonné·es

Se connecter