Profitant des faux pas du parquet, le tribunal de commerce de Paris multiplie les jugements tortueux permettant à Tapie de ne pas rendre son magot. De son côté, l'État tarde à utiliser les moyens de coercition qu'offre le code de procédure pénale pour exécuter une décision de justice.
AuAu lendemain de la décision de la cour d’appel de Paris qui, le 3 décembre 2015, a condamné Bernard Tapie à rendre les 404 millions d’euros indûment perçus lors du célèbre arbitrage frauduleux, majorés de quelque 40 millions d’euros d’intérêts, on pouvait penser que l’État récupérerait vite l’argent public. Erreur ! Depuis, pour des raisons multiples qui se combinent, Bernard Tapie ne semble pas du tout près de rendre son magot : parce que le tribunal de commerce a rendu d’invraisemblables jugements qui font entrave à l’exécution de l'arrêt ; parce que le parquet n’a pas dénoncé ces entraves, avant de changer de tactique, ce qui a créé un invraisemblable imbroglio ; parce qu’enfin, l’État ne semble pas du tout déterminé, pour récupérer son dû, à faire jouer les moyens de coercition que le droit autorise.