Les comptes de l’UMP, cas d’école pour une future loi
Outre son rendez-vous contesté avec Jean-Pierre Jouyet, François Fillon se voit aussi reprocher d'avoir instrumentalisé les commissaires aux comptes de l'UMP. Ce sont eux, en saisissant la justice en juin 2014, qui ont déclenché « l’affaire des pénalités » visant Nicolas Sarkozy. En France, les commissaires aux comptes peuvent-ils contrôler les partis politiques en toute indépendance ?
FrançoisFrançois Fillon avait misé gros sur « l’affaire des pénalités ». Ses proches imaginaient déjà Nicolas Sarkozy à la barre du tribunal, sommé d’expliquer de quel droit, après le rejet de son compte de campagne, il avait fait payer ses 500 000 euros d'amende par l’UMP. Mais « l’affaire des pénalités » s’est brutalement retournée. Un temps suspecté de « recel d’abus de confiance », Nicolas Sarkozy s’apprête à bénéficier d’un non-lieu. Et François Fillon se voit aujourd’hui reprocher d’avoir instrumentalisé le dossier, non pas seulement en rencontrant le secrétaire général de l’Élysée (voire notre article), mais aussi, et avant tout, en incitant les deux commissaires aux comptes de l’UMP à saisir la justice. Sans leur signalement d’un potentiel « abus de confiance » en juin 2014, l’affaire n’aurait pas existé.