Justice

Chirac renvoyé devant le tribunal

Alors que le parquet de Paris avait requis, le 28 septembre, un non-lieu général dans l’affaire des chargés de mission de la Ville de Paris, la juge d’instruction Xavière Simeoni a ordonné, vendredi 30 octobre, le renvoi devant le tribunal correctionnel de dix mis en examen, au premier rang desquels se trouve Jacques Chirac, que la magistrate souhaite voir comparaître pour «détournement de fonds publics» et «abus de confiance». Deux anciens de ses directeurs de cabinet (Rémy Chardon et Michel Roussin) sont également renvoyés, deux autres bénéficiant d'un non-lieu, les faits étant prescrits. L’ancien président de la République est soupçonné d’avoir mis en place, lorsqu’il était maire de Paris (1977-1995), un «système» grâce auquel des chargés de mission de la Ville auraient en réalité travaillé pour le RPR – quand il ne s’agissait pas d’emplois purement fictifs. Dans son ordonnance longue de 215 pages, la magistrate évalue à « 5 millions d’euros » le préjudice pour les contribuables parisiens.

Fabrice Lhomme

Pour la première fois sous la Ve République, un ancien chef de l’Etat est renvoyé devant le tribunal correctionnel. Certes, Jacques Chirac n’est pas encore dans la peau d’un prévenu: le parquet de Paris pourrait faire appel de la décision de la juge Xavière Simeoni, contraire à ses réquisitions. Il n’empêche, l’ordonnance rendue, dans l'affaire des chargés de mission de la Ville de Paris, vendredi 30 octobre au matin, par la discrète et tenace magistrate parisienne constitue bien un événement. La juge souhaite voir comparaître l'ancien président de la République pour «abus de confiance» (pour les faits commis entre mars 1994 et mai 1995) et «détournement de fonds publics» (pour la période allant d'octobre 1992 à mars 1994).

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