Atteinte à la vie privée, trafic d’influence, violation du secret professionnel... : l’actuel directeur de la protection des actifs et des personnes de la multinationale, Laurent Marcadier, est mis en cause par la justice dans l’affaire Squarcini. Il dément « catégoriquement » tous les faits.
L’ex-chef des services secrets intérieurs français a été mis en examen, le 28 juin, pour l’espionnage présumé illégal du futur député François Ruffin (LFI) et de son journal « Fakir » au bénéfice de la multinationale LVMH, dirigée par le milliardaire Bernard Arnault. Un nouveau front judiciaire dans une affaire tentaculaire.
Deux récents rapports de police détaillent par le menu les dessous d’un système d’espionnage mis sur pied par l’ancien chef de services secrets français, Bernard Squarcini, au profit du géant mondial du luxe LVMH, propriété du milliardaire Bernard Arnault. Leur cible ? Le futur député François Ruffin et son journal.
« À l’air libre » revient pour une émission spéciale dédiée aux écoutes cachées de Bernard Squarcini, ou comment l’ancien patron du renseignement intérieur français a usé de ses contacts dans les services de police et de justice pour servir les intérêts privés du groupe LVMH. Retour sur cette enquête avec Fabrice Arfi, Pascale Pascariello et Edwy Plenel.
Le député François Ruffin réagit au micro de Mediapart à l’opération d’infiltration de son journal Fakir par Bernard Squarcini au profit de la multinationale LVMH. « Je trouve là qu’on a des services de police qui sont très nettement plus au service de LVMH qu’au service des Français », dit-il.
Le futur député François Ruffin et son journal Fakir ont fait l’objet, entre 2015 et 2016, d’un espionnage méthodique à la demande de la multinationale LVMH, selon les rapports d’un cabinet privé obtenus par Mediapart. Certains évoquent des informations relevant de la vie privée. « Je n’ai aucune information à ce sujet », a déclaré Bernard Arnault, le patron de LVMH, à la police.
L’ex-directeur des services secrets intérieurs, Bernard Squarcini, vient d’être mis en examen pour « abus de confiance ». Il est accusé d’avoir mobilisé les moyens de l’État fin 2008, en dehors de tout cadre judiciaire, dans une affaire privée au profit du milliardaire Bernard Arnault, patron du groupe LVMH.
Des centaines de mails piratés de l’ancien patron de la DCRI sont accessibles sur Internet. Ils révèlent les petites et grandes manœuvres de l’ancien maître espion. De l’espionnage de la famille Hermès par le groupe LVMH jusqu’au lobbying en faveur du Kazakhstan dans le dossier Abliazov, en passant par les affaires de son fils Jean-Baptiste au Gabon.
Mediapart s’est procuré les écoutes à l’origine de l’affaire Squarcini. On y entend notamment l’ancien patron du renseignement intérieur, reconverti dans le privé, contacter un haut magistrat et le patron de la police parisienne pour obtenir des informations sur le groupe LVMH.