Il était le patron des services secrets intérieurs français, l’homme le mieux renseigné du pays. Mais ce proche de Nicolas Sarkozy est devenu le symbole des dangereuses intrications entre les mondes du renseignement et les puissances d’argent. « Le Squale » a même organisé, pour le compte de LVMH, l’infiltration d’un journal, Fakir, dirigé par François Ruffin.
Le patron des services du renseignement intérieur sous Sarkozy, accusé notamment d’avoir détourné les moyens de l’État au profit de LVMH et d’avoir fait espionner illégalement François Ruffin, a été condamné, vendredi, à quatre ans de prison, dont deux ferme, et 200 000 euros d’amende.
Le procureur a requis une peine de quatre ans d’emprisonnement avec sursis et 300 000 euros d’amende contre l’ancien patron du renseignement intérieur Bernard Squarcini pour son implication dans l’espionnage du journal « Fakir ».
Basées sur des interceptions judiciaires ayant visé l’ancien chef des services secrets intérieurs, Bernard Squarcini, notre série de révélations met au jour l’existence d’un État dans l’État, où se mêlent intérêts privés et basse police. Cette série de podcasts a été initialement diffusée à l’été 2020.
Entendu par le tribunal, le PDG de LVMH a contesté « toute responsabilité » dans les opérations de surveillance examinées par le tribunal et l’infiltration du journal « Fakir ». Il a accusé François Ruffin d’instrumentaliser le procès contre lui.
Le tribunal de Paris s’est penché, mercredi 27 novembre, sur les petits et grands services consentis par une escouade de fonctionnaires au profit de l’ancien patron du renseignement intérieur parti chez LVMH. Ce dernier a confié des regrets à la barre.
En quittant les services de renseignement intérieur, l’ex-patron de la DCRI a emporté avec lui près de 400 documents classifiés, une possible compromission du secret de la défense nationale. Un nom revient avec insistance dans cette masse documentaire : Igor Peccatte. Enquête sur une ombre de la République.
Devant le tribunal, François Ruffin a détaillé comment lui et ses camarades ont été espionnés par des sociétés missionnées par Bernard Squarcini, à la demande de LVMH. Il a dénoncé l’absence des donneurs d’ordre parmi les prévenus.
Bernard Squarcini est poursuivi pour avoir à deux reprises fait placer sur écoutes le policier Franck Alioui, partie civile dans l’affaire, sous des prétextes fallacieux. Les liens du préfet avec l’équipe du Wagram remontent à la surface.
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À la barre, l’ancien patron du renseignement intérieur Bernard Squarcini a été interrogé sur l’engagement des moyens de l’État pour identifier un maître chanteur, qui menaçait Bernard Arnault de publier des photos compromettantes.
Le tribunal correctionnel se penche à partir du 13 novembre sur les pratiques de l’ancien chef du renseignement intérieur Bernard Squarcini et de ses complices présumés au sein de l’État, soupçonnés d’avoir commis de nombreux délits au profit de la multinationale du milliardaire Bernard Arnault.
Deux juges d’instruction estiment qu’il existe suffisamment de charges contre l’ancien patron des services du renseignement intérieur sous la présidence Sarkozy. Il lui est notamment reproché d’avoir utilisé les moyens de l’État au profit d’intérêts privés, comme ceux de la multinationale LVMH.
La cour d’appel de Paris a débouté, mardi 31 mai, les demandes du député François Ruffin (LFI) visant à contester un accord judiciaire passé entre LVMH et la justice, au terme duquel une amende de 10 millions d’euros a permis l’abandon des poursuites contre le géant du luxe dans l’affaire Squarcini.
Le leader mondial du luxe a-t-il profité d’un dévoiement de la loi pour s’éviter un procès dans l’affaire Squarcini ? C’est la question qui a été posée à la cour d’appel de Paris par le député insoumis François Ruffin, qui fut victime d’espionnage de la part de la multinationale de Bernard Arnault.
Une peine de 15 000 euros d’amende, sans peine de prison, même avec sursis, avait été négociée entre le parquet de Paris et Christian Flaesch, suspecté d’avoir renseigné illégalement l’ancien chef des services secrets Bernard Squarcini pour le compte de LVMH. Le tribunal a refusé d’homologuer l’accord.
Le tribunal de Paris a validé, vendredi 17 décembre, la convention signée entre LVMH et le parquet dans l’affaire Squarcini : le leader mondial du luxe accepte de payer une amende de 10 millions d’euros contre l’absence de poursuites. Au grand dam de l’une des victimes du groupe de Bernard Arnault, le député François Ruffin.
Le géant du luxe a signé dans la plus grande discrétion, mercredi, une convention judiciaire avec le parquet de Paris, acceptant de payer une amende négociée de 10 millions d’euros dans l’affaire des barbouzeries de Bernard Squarcini. Une audience de validation doit encore avoir lieu, vendredi, au tribunal.