L’ex-premier ministre libyen Ali al-Mahmoudi avait prévenu la justice tunisienne dès octobre 2011 de son rôle dans le financement politique de Sarkozy en 2007.
« Je confirme qu’il existe bien un document signé par Moussa Koussa et qu’un financement a bien été reçu par M. Sarkozy. » L'ancien chef du gouvernement libyen, Baghdadi Ali al-Mahmoudi, confirme à Mediapart via son avocat, l’existence de la note publiée par Mediapart et le déblocage d'une somme de 50 millions d’euros en 2007 par le régime Kadhafi pour Nicolas Sarkozy. La note a été rédigée sous son autorité directe.
L’offensive judiciaire de l’Elysée contre Mediapart peut-elle tenir ? Les deux acteurs sur lesquels s’est appuyé Nicolas Sarkozy pour déposer sa plainte après nos révélations sur les financements libyens en faveur de sa campagne de 2007 sont en difficulté. Bachir Saleh, recherché par Interpol, est réclamé par la Libye. Et Moussa Koussa, visé par des accusations de tortures, aurait fait l’objet au Qatar d’un chantage à l’expulsion vers la Libye s’il ne démentait pas nos informations.
Selon un document officiel libyen, le régime de Kadhafi a décidé de débloquer une somme de 50 millions d'euros pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Le chef des services libyens d'alors y évoque des réunions préparatoires avec Brice Hortefeux et l'intermédiaire Ziad Takieddine. « Ce document prouve qu'on est en présence d'une affaire d'Etat », confirme ce dernier.
Selon un document consulté par Mediapart, le marchand d’armes Ziad Takieddine, organisateur en 2005 et 2007 des visites de Nicolas Sarkozy et de ses proches en Libye, aurait mis en place les « modalités de financement » de sa campagne présidentielle de 2007 par le régime de Kadhafi, en lien avec Brice Hortefeux, alors ministre des collectivités locales, et Saïf al-Islam. Un montant de 50 millions d'euros, une banque suisse et un compte à Panama sont évoqués dans ce document.
Mediapart publie une dizaine de documents confidentiels qui dévoilent la face cachée du cabinet de Nicolas Sarkozy, du ministère de l'intérieur à l'Elysée.
> Le marchand d'armes Ziad Takieddine, principal suspect dans le volet financier de l'affaire Karachi, a bénéficié de la caution de la place Beauvau et de la présidence de la République pour décrocher des contrats avec le régime libyen.
> L’intermédiaire a obtenu en 2007 des commissions occultes sur des matériels de guerre électronique livrés à la Libye, destinés à contrer la surveillance des services secrets occidentaux.
> Devant la commission d'enquête parlementaire sur la libération des infirmières bulgares, Claude Guéant avait affirmé: «La France n’a pas échangé leur élargissement contre des perspectives de coopération supplémentaires.» Il a menti.