Un homme atteint d’une hémorragie digestive est décédé aux urgences du Nouvel Hôpital civil. Un décès occasionné par le manque de personnel et de lits d’hospitalisation, selon un urgentiste. La direction des Hôpitaux universitaires de Strasbourg a demandé l’ouverture d’une enquête interne.
Mediapart met à jour sa carte des urgences en difficulté, à partir de la liste de 115 services établie par le syndicat Samu-Urgences de France. Certains manquent de personnel, d’autres sont contraints de fermer, partiellement ou complètement. À six semaines des vacances d’été, quatorze CHU sont touchés.
Les agentes de cet établissement du CHU de Toulouse ont décidé d’arrêter de travailler à partir du 11 janvier pour protester contre la mise en danger des patients et un niveau de souffrance au travail jamais atteint auparavant.
À Grenoble, de nombreux médecins alertent la population sur une « situation de crise jamais connue », dont le Covid n’est que le révélateur. Dans le département, certaines nuits, trois des huit services d’urgences sont fermés.
La cinquième vague de Covid est d’ampleur modérée. Mais elle secoue un hôpital déserté par son personnel. Pour mesurer l’ampleur de la crise, Mediapart a établi une carte des plans blancs et des services d’urgences fermés. Aucune région n’est épargnée.
Les hospitaliers ont, une fois encore, tenté d’alerter sur les fermetures de lits, de services d’urgence, la dégradation continue des conditions de travail, leur épuisement et la qualité des soins menacée. Mais leurs manifestations, partout en France samedi, sont restées clairsemées.
De nombreux services d’urgences sont proches de la rupture, et le Covid n’est cette fois pas seul responsable. Olivier Véran a réactivé les cellules de crise et autorisé les réquisitions de soignants par les préfets.
Y a-t-il 20 % ou 5 % de lits d’hôpitaux fermés en ce début d’hiver ? L’administration joue sur les chiffres, en ne communiquant que les fermetures définitives, quand des lits ouvrent et ferment au jour le jour. L’Île-de-France est la plus touchée : des services de pédiatrie ou des unités neuro-vasculaires tentent de fonctionner avec 20, 50, voire 80 % de lits fermés.
Le tribunal administratif de Rouen a récemment condamné le groupe hospitalier du Havre après le suicide d'une infirmière survenu à l'été 2016. Au-delà du drame humain, ce jugement lève un coin du voile sur les logiques financières et managériales délétères ayant cours au sein de l'hôpital public.
Ce week-end, les sages-femmes se mobilisent de nouveau pour réclamer notamment une revalorisation du métier. Le gouvernement leur promet 365 euros de plus par mois, dont une partie en prime. Elles demandent « a minima » le double. Reportage vidéo à l’hôpital Delafontaine en Seine-Saint-Denis.
À l’hôpital Delafontaine, l’annonce de la fermeture de plusieurs lits en salles de naissance a fait déborder le vase pour les sages-femmes en sous-effectif dans tout le département.
Depuis le 15 septembre, les suspensions des professionnels de la santé non vaccinés tombent. Le chiffre de 3 000 avancé par Olivier Véran est provisoire, mais sous-estimé. Pour beaucoup d’hôpitaux, de maisons de retraite, l’obligation vaccinale est un problème annexe, la première difficulté restant la pénurie chronique de personnel.
Cet été en Vendée, dans cinq des six hôpitaux du département, près d’un quart des postes d’urgentiste sont non occupés. Ce territoire de 675 000 habitants manque cruellement de médecins et d’intérimaires. Dans la petite ville de Luçon, citoyens et élus se mobilisent.
Un collectif international d’hospitaliers a appelé à manifester, samedi, dans de nombreuses villes. À Paris, le cortège était petit mais joyeux. Les soignants promettent d’être présents dans le débat public dans les prochains mois, en vue de la présidentielle.
Le service de l'État s’alarme de la situation au sein de deux services de l’hôpital public. Surcharge de travail, risques psychosociaux, conflit de valeurs ou encore course à la rentabilité... Le « nouveau monde » tarde à émerger dans le domaine de la santé publique.
Contraints de travailler bien au-delà des limites légales à cause de la pandémie de Covid, régulièrement soumis à des humiliations, voire du harcèlement, des internes en milieu hospitalier témoignent. Depuis le début de l’année, cinq suicides sont à déplorer.
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