Mediapart s’est rendu dans le premier hôpital public de France susceptible d’être racheté par le privé. Pour l'éviter, le centre hospitalier public de Saumur, à proximité, a monté une offre de reprise alternative.
En première lecture, l’Assemblée nationale a acté que l’État ne compensera pas dans le budget de la Sécurité sociale les exonérations et les transferts de cotisations qui lui servent à mener sa politique de baisse d’impôts. Un précédent d’ampleur auquel les oppositions et une poignée de députés LREM ont tenté, en vain, de s’opposer.
Dans le sillage des urgences, l’ensemble des catégories de l’hôpital public se mobilisent. A Paris, le Collectif inter-hôpitaux a appelé à la « grande manifestation » du 14 novembre prochain.
L’hôpital va devoir composer en 2020 avec un budget à l’économie. Trois médecins qui comptent en Île-de-France, en position de management, voire impliqués dans les instances, racontent une décennie déjà d’austérité budgétaire. Leurs effets sur les conditions de travail d’abord, la qualité des soins désormais.
Avec un objectif de croissance des dépenses d’assurance-maladie à 2,3 % en 2020, le gouvernement exigera encore 4,2 milliards d’euros d’économies dans le secteur de la santé.
En décidant de faire porter à la sécurité sociale les conséquences de ses propres choix fiscaux, le gouvernement a creusé le déficit. Et trouve là une justification parfaite pour la réforme des retraites et la destruction de la sécurité sociale de 1945.
Les 750 millions d’euros pour les urgences, annoncés lundi 9 septembre, par la ministre de la santé Agnès Buzyn ne suffisent pas aux paramédicaux grévistes. Ils appellent à une extension du mouvement à d’autres services et aux médecins.
Les médecins urgentistes de Mulhouse démissionnent en nombre, au point qu’une fermeture du service est évoquée. Alors que la ministre de la santé devait dévoiler, lundi 9 septembre, son « plan d'action » national, ils préviennent : ce qui arrive chez eux risque de se répéter ailleurs.
Les urgentistes poursuivent leur mobilisation, qui devrait survivre à l’été. Les 70 millions d’euros promis par la ministre de la santé leur paraissent largement fictifs. Si Paris a gagné des effectifs, les hôpitaux de province n’ont presque rien obtenu.
Après Notre-Dame-des-Landes, c’est l’autre grand projet immobilier de Nantes : la ville veut construire un nouveau CHU, qui doit coûter un milliard d’euros. Il fait polémique en raison de sa localisation, sur l’île de Nantes, inondable, de son coût et de son projet médical. L’hôpital va perdre 362 lits dans le déménagement, au nom du « virage ambulatoire ».
À Saint-Nazaire, la cité hospitalière a été construite en partenariat public-privé. Sept ans après son inauguration, elle se révèle totalement inadaptée, sous-dimensionnée, grevée de malfaçons et de dettes. Faute de lits, les patients stagnent aux urgences. « On a l’impression que le système actuel ne peut plus soigner tout le monde et que c’est à nous de décider qui doit l’être. »
Depuis deux mois, les paramédicaux des urgences animent un mouvement social inédit. Pour leur répondre, Agnès Buzyn a fait quelques annonces… devant les médecins urgentistes, satisfaits par les annonces. Le vieux système du paternalisme médical perdure. Les paramédicaux, eux, pensent n’avoir rien obtenu, et appellent à durcir le mouvement.
Le collectif de paramédicaux Inter-urgences appelle jeudi 6 juin à manifester à Paris. Les médecins pourraient les rejoindre. Tous confient leur certitude que les personnes âgées décèdent en raison de la saturation à tous les niveaux : à l’accueil, avant de voir un médecin, ou d’être hospitalisées.
Aux urgences de Lons-le-Saunier, 70 % du personnel est en arrêt maladie, épuisé. Pour assurer la continuité des soins, les autorités réquisitionnent le personnel médical avec l’appui des forces de l’ordre, pour ce week-end de l'Ascension.
Deux cents personnels soignants se sont retrouvés, le 25 mai, à la Bourse du travail à Paris, pour parler de leur mouvement de grève qui s’étend, dans l’indifférence du gouvernement. Une manifestation nationale est prévue à Paris le 6 juin. Les médecins appellent à leur tour à un débrayage.
Il n’y aura plus de fermeture d’hôpital, a promis Emmanuel Macron, mais il y aura des fermetures de services, par centaines. Reportage entre Lons-le-Saunier et les hauts plateaux du Jura, qui expérimentent déjà le « pacte territorial » du gouvernement : « Une politique de Parisiens, qui se foutent des ruraux. »
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