Théorisé par le Club de l’horloge, noyau doctrinal du parti de Jean-Marie Le Pen et de sa fille Marine, le principe de préférence nationale est inséparable de valeurs ethnocentristes et de pratiques discriminatoires. À rebours de l’évolution du droit jusque-là, sa logique imprègne la loi immigration.
Le chef de l’État a défendu mercredi la loi qui fait triompher les idées de l’extrême droite. Faisant le lien entre immigration et insécurité, il n’a pas pris la peine de mentionner tous les obstacles que doivent affronter les étrangers, directement liés aux défaillances de nos politiques migratoires.
Adoptée sous les applaudissements de l’extrême droite, la loi immigration laisse le camp présidentiel sonné. Après la démission du ministre de la santé, Aurélien Rousseau, la majorité sauve son unité mais les plaies sont profondes.
Le philosophe Jean-Yves Pranchère déplore les « compensations nationalistes imaginaires » que l’exécutif propose à la population, en n’hésitant pas à reprendre les obsessions antirépublicaines de l’extrême droite.
D’abord opposé au projet de loi qu’il jugeait laxiste, le Rassemblement national l’a finalement voté. Considérablement durci, le texte reprend effectivement plusieurs propositions historiques de l’extrême droite.
Une vingtaine de personnes ont bloqué jeudi matin le bâtiment du Patio sur le campus. Veille de vacances et jour de partiels, ils contestent les mesures de la loi qui imposent aux étudiants étrangers le dépôt d’une caution et augmentent leurs frais de scolarité.
La loi contre l’immigration est une infamie pour les étrangers qui vivent en France. Et pour toute la société. Au-delà de la question morale, elle est le visage pitoyable d’un pouvoir recroquevillé sur lui-même prêt à renier ses principes fondamentaux pour complaire à l’extrême droite. Au détriment de l’intérêt général.
Plusieurs associations de solidarité craignent que la conditionnalité des prestations sociales introduite dans la loi immigration votée le 19 décembre empêche des familles de se loger et de se nourrir.
Le projet de loi sur l’immigration a été adopté mardi par les députés, avec le soutien de la droite et de l’extrême droite. Pour les macronistes, la crise politique est toutefois loin d’être éteinte : Élisabeth Borne a repris à son compte plusieurs obsessions de l’extrême droite, 62 députés n’ont pas voté la loi et plusieurs ministres menacent de démissionner.
Au lendemain du vote de la loi immigration qui avalise la politique du RN, l’inquiétude et la colère dominent à gauche et au-delà. Pour beaucoup de personnalités politiques, mais aussi de membres de la société civile, l’union doit être la priorité pour préparer la « riposte ».
Le texte, voté mardi 19 décembre, exclut des structures d’urgence les déboutés du droit d’asile et ceux ayant reçu une obligation de quitter le territoire. Une discrimination de plus à l’égard des exilés, souligne la chercheuse Camille Gardesse.
L’Assemblée nationale a adopté largement mardi soir le projet de loi porté par Gérald Darmanin, quelques heures après que la commission mixte paritaire eut abouti à un accord entre les macronistes et les Républicains. Le Rassemblement national a voté le texte.
La nouvelle loi contre l’immigration fait droit au programme xénophobe de l’extrême droite qui, faisant de l’étranger un ennemi public, s’attaque à l’universalité et à l’égalité des droits. L’histoire retiendra que le responsable de cette déchéance nationale est le président qui fut élu pour lui faire barrage : Emmanuel Macron.
Alors que la loi immigration est en passe d’être votée avec les voix du Rassemblement national, cinq étrangers vivant en France disent leur « peur » et racontent leurs parcours. Ils sont celles et ceux que l’on n’entend jamais. « À l’air libre » leur donne la parole.
Prêt à toutes les compromissions avec la droite, qui s’inspire elle-même de l’extrême droite, le gouvernement a produit un texte dangereux dont les mesures pourraient avoir de graves conséquences sur les premiers concernés, les étrangers vivant en France.
L’économiste Antoine Math, chercheur à l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) et spécialiste des politiques sociales, estime que les mesures du projet de loi immigration relatives aux prestations sociales sont « extrêmement graves au regard du principe d’égalité ».