En commission des lois, les députés ont élagué certains des amendements ajoutés au Sénat, tout en conservant des mesures de « fermeté ». S’ils ont réintégré une mesure restrictive de régularisation des sans-papiers travaillant dans les métiers en tension, la droite LR se sent flouée et la gauche n’y trouve pas davantage son compte.
Le projet de loi sur l’immigration voté par le Sénat rassemble toutes les obsessions anti-immigrés de la droite et de l’extrême droite. Jusqu’où ira cette surenchère ? Débat dans « À l’air libre », l’émission en accès libre de Mediapart.
Alors que le Sénat a voté une version encore durcie du texte de Gérald Darmanin, bon nombre de députés macronistes refusent de lâcher les quelques mesures « humanistes » contenues dans le projet de loi initial.
De nombreuses mesures aux conséquences dévastatrices ont été votées cette semaine, sous le regard bienveillant de Gérald Darmanin. Si certains espèrent qu’elles « tomberont » à l’Assemblée nationale, elles auront au moins eu le temps d’infuser dans le débat public.
La droite sénatoriale et les centristes ont supprimé les rares mesures dites « humanistes » du texte porté par Gérald Darmanin. Une manœuvre qui assure à celui-ci un vote de sa loi par la chambre haute, mais qui ne présage de rien quant au sort qui lui sera réservé à l’Assemblée nationale.
Alors que le projet de loi sur l’immigration est examiné au Sénat cette semaine, plusieurs amendements sont venus durcir encore un peu plus le texte, notamment sur l’aide médicale d’État, les quotas migratoires ou le regroupement familial. Avec l’assentiment du ministre de l’intérieur.
Le Sénat vient d’adopter la suppression de l’aide médicale d’État, qu’il veut remplacer par une aide médicale d’urgence. La lecture biaisée des chiffres par les élus de la chambre haute néglige les vertus économiques de ce dispositif.
Alors que le texte porté par Gérald Darmanin est étudié au Sénat cette semaine, un collectif regroupant des professionnels de l’asile et du droit au séjour alerte, dans une note rendue publique ce lundi, sur une « surenchère législative » qui ne pense pas suffisamment les conséquences des mesures proposées.
Le parti Les Républicains, qui menace de faire échouer le texte de Gérald Darmanin examiné à partir de lundi au Sénat, s’est engagé dans une fuite en avant anti-immigration. La droite d’opposition entend durcir le projet de loi et flirte sans complexe avec les positions du Rassemblement national.
Les dernières annonces de Gérald Darmanin au lendemain de l’attentat d’Arras, visant à compliquer le séjour des étrangers considérés comme « dangereux », inquiètent de nombreuses personnes détentrices d’un titre de séjour, pourtant « sans problème ». Plusieurs d’entre elles racontent ce climat anxiogène.
L’attaque au couteau qui a coûté la vie à un professeur de lycée et fait trois blessés a relancé le débat sur l’immigration, poussant le ministre de l’intérieur à surenchérir sur la question des « délinquants étrangers » et de leur expulsion.
Depuis plus de vingt ans, la politique migratoire européenne s’enferre dans une stratégie inefficace et meurtrière. Alors qu’une fois encore Lampedusa se retrouve au centre de l’attention, il est urgent d’accepter, enfin, que l’Europe non seulement peut mais doit accueillir plus de migrants.
Après que la droite LR a prévenu qu’elle refuserait de voter le projet de loi immigration si l’article sur les travailleurs des « métiers en tension » était maintenu, un bras de fer s’est engagé dans l’écosystème macroniste pour sauver l’unique mesure non sécuritaire du texte. Quitte à forcer le gouvernement à passer par un 49-3.
Déterminé à faire passer sa loi sur l’immigration, Gérald Darmanin veut durcir son texte pour convaincre la droite d’opposition. Entre son ministre de l’intérieur et sa première ministre, réticente à cette idée, le président de la République doit désormais faire un choix qui dira beaucoup de la suite du quinquennat.
Après son report décidé fin mars, l’idée de plusieurs textes, de propositions de loi venant des parlementaires ou de décrets a émergé, laissant craindre aux associations et à l’opposition un manque de transparence.
Envoyé au Conseil d’État fin décembre, le projet de loi immigration a été présenté ce mercredi en conseil des ministres. Gérald Darmanin entend rétablir la double peine en expulsant plus facilement les étrangers dits délinquants mais aussi créer un titre de séjour « métiers en tension », dont les critères deviennent de plus en plus restrictifs pour tenter de convaincre la droite.