Birama est tombé du troisième étage sur un chantier de BTP en 2021. Son patron l’a ramené en voiture à son foyer et l’a déposé à même le sol, sans appeler les secours. Après un arrêt de travail de plus d’un an et trois opérations chirurgicales, il a fini par porter plainte.
Dans la capitale, le secteur de la restauration repose grandement sur la main-d’œuvre venue du Sri Lanka. Pour ces exilés qui ont fui les persécutions du gouvernement cinghalais, l’épuisement dans les cuisines est souvent la condition pour obtenir le droit de rester en France.
Coïncidence du calendrier, la journée internationale pour les personnes migrantes a lieu cette année en pleins travaux de la commission mixte paritaire sur la loi immigration. L’occasion pour de nombreux collectifs et associations d’appeler au rejet de la loi portée par le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin.
Rejeté par l’Assemblée nationale, le projet de loi devrait être de nouveau soumis au vote des députés mardi. Au terme d’une semaine de négociations, le gouvernement a accepté la plupart des revendications de LR pour obtenir ses voix. Une compromission politique qui n’assure même pas l’essentiel : dans la majorité, des députés menacent de ne pas voter un texte largement droitisé.
L’aide médicale d’État est au cœur des tractations entre Matignon et Les Républicains, que ces derniers veulent durcir via la loi immigration. Mediapart raconte le parcours chaotique de deux malades étrangers pour faire valoir ce droit, à rebours des clichés.
Au beau milieu d’un texte répressif anti-immigration, plusieurs dispositions permettraient la régularisation de travailleurs sans papiers. Mais le secteur de la livraison, qui représente pourtant une bonne partie d'entre eux, en est exclu.
La loi Darmanin sur l’immigration, rejetée à l’Assemblée, revient par la petite porte, dans une version de droite dure. Dans « À l’air libre », débat avec les députés Benjamin Lucas (écologiste), Élisa Martin (LFI) et Cécile Rilhac (apparentée Renaissance). Et François Héran, professeur au Collège de France.
Mardi 12 décembre, le gouvernement a défendu à l’Assemblée sa décision de poursuivre le processus législatif sur la loi immigration rejetée la veille. Dans une ambiance électrique, les macronistes ont peiné à convaincre de leur faculté à obtenir une majorité.
Pris de court par la motion de rejet adoptée à l’Assemblée, les macronistes crient au « déni de démocratie » et dénoncent les « politicailleries » des oppositions. Un argumentaire pour le moins osé, venant d’un pouvoir qui n’a cessé de passer en force et de manœuvrer en coulisses, y compris avec la droite la plus extrême.
En rejetant d’emblée le texte du gouvernement, les oppositions ont plongé le second quinquennat Macron dans un flou vertigineux. Le ministre de l’intérieur a perdu tout son capital politique, le gouvernement n’a décidément pas de majorité et les regards se tournent vers Emmanuel Macron, dont le quinquennat est plus enlisé que jamais.
La gauche, le Rassemblement national et la plupart des députés Les Républicains ont infligé, lundi 11 décembre, une défaite cuisante au ministre de l’intérieur, qui voit l’examen de son texte stoppé avant même d’avoir été débattu dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Gérald Darmanin a proposé sa démission au président de la République, qui l’a refusée.
Promesse de campagne, la nouvelle loi sur l’immigration portée par Gérald Darmanin est censée répondre à la progression de l’extrême droite. En plus de lui paver le chemin, Emmanuel Macron laisse prospérer les plus bas instincts de la société française. Une stratégie du pire qui marque, pour le chef de l’État, le reniement des reniements.
Depuis son annonce, il y a plus d’un an, la loi Darmanin a suscité d’interminables discussions entre la droite Les Républicains et le gouvernement. Mais les personnes étrangères présentes en France, elles, n’ont jamais été consultées et vivent depuis des mois dans l’angoisse du sort qui leur sera réservé.
Le titre de séjour « étranger malade » a été dans le viseur des parlementaires dans le cadre du projet de loi sur l’immigration. Mediapart raconte le calvaire d’Abdelkader*, atteint d’une sclérose en plaque et invalide, à qui la préfecture a refusé de renouveler le titre et a délivré une obligation de quitter le territoire français.
Jeudi, la droite d’opposition a tenté de faire adopter un texte pour réduire l’immigration des Algériens en France, ainsi qu’une proposition de loi visant à faciliter les expulsions en faisant fi du droit européen. Les macronistes et la gauche ont fait échouer l’offensive.
Alors que la Nupes vient de voler en éclats et que les gauches n’ont pas toujours été au diapason sur l’immigration, la loi Darmanin réussit à faire l’unanimité contre elle. Reste à se faire entendre dans le débat parlementaire « extrême-droitisé » qui démarre la semaine prochaine à l’Assemblée.