Défense et diplomatie

Ces interprètes afghans que l’armée française a abandonnés

Menacés en Afghanistan, plus d’une centaine d’Afghans qui ont servi pour l’armée française entre 2001 et 2014 se sont vu refuser un visa. Un collectif d’avocats s’est créé pour les défendre. Cédant à la pression, Laurent Fabius s’est finalement engagé à réexaminer les dossiers avant l’été.

Lénaïg Bredoux

Il dit « les amis français ». Jamais la France ou l’armée. Abdul vit à Kaboul, il a travaillé pendant douze ans pour les forces françaises comme interprète, de 2002 à décembre 2014, lorsque les derniers formateurs ont quitté le pays. « J’ai travaillé dans tous les domaines militaires », raconte cet ancien élève du lycée franco-afghan de Kaboul. Alors, quand le gouvernement français a mis en place une procédure de rapatriement pour ses anciens traducteurs, Abdul a cru qu’il avait toutes ses chances. Il a constitué son dossier, pour lui, sa femme et ses trois enfants. C’était en 2013. Un an plus tard, sa demande a été rejetée. Abdul n’aura pas de visa. Sur les 700 anciens auxiliaires civils de l’armée française en Afghanistan, 258 ont demandé à être rapatriés. Mais seulement 73 ont obtenu satisfaction.

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