Afrique(s) Reportage

Kinshasa vu de son fleuve: «Tout le monde se débrouille pour gagner un petit rien»

Tonnage en baisse et salaires en retard, infrastructures abandonnées à la rouille et corruption systématique, le port de la capitale de la RDC se meurt, comme le trafic avec Brazzaville, sur la rive d’en face.

Pierre Benetti

Kinshasa (République démocratique du Congo), de notre envoyé spécial.- Assise derrière un bac rempli de canettes de bière made in Angola, Mama Zola est la doyenne des vendeuses du port de Kinshasa. Quand elle a commencé, en 1989, cette veuve et mère de dix enfants voyait des accostages tous les jours. Les marchandises venaient d’Angola ou de plus loin, transitaient par les ports de Matadi et Boma, arrivaient par le chemin de fer, reprenaient le bateau vers Brazzaville, sur la rive d’en face. « C’est du fleuve que viendra la prospérité de ce pays », disait un écriteau. Le fleuve et le pays s’appelaient alors Zaïre. Il était permis d’y croire.

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