Après le G-20, les Latinos s’inquiètent du retour du grand méchant FMI
Le G-20 de Londres laisse la presse latino-américaine sceptique. Pour une raison simple: en consacrant le retour au premier plan du Fonds monétaire international, le sommet parie sur une institution détestée par tout un continent ou presque, pour y avoir appliqué des plans d'ajustement structurels aux effets dévastateurs dans les années 1990. Et les promesses de Dominique Strauss-Kahn d'un «nouveau FMI» n'y changent rien.
AuAu jeu des petites phrases tant prisées des journalistes, l'Amérique latine s'est distinguée, au sortir du G-20 du 2 avril. Le continent, représenté au sommet de Londres par ses trois principales puissances (Argentine, Brésil, Mexique – manquait le Chili), n'a pas retenu la promesse retentissante de Gordon Brown sur les paradis fiscaux: «L'ère du secret bancaire est terminée.» C'est un autre slogan, tout aussi définitif, prononcé par le même premier ministre britannique en clôture du G-20, qui a fait le tour de l'Amérique latine et les «unes» des journaux: «Le vieux consensus de Washington a pris fin.» Allusion à ce paquet de mesures cauchemardesques dictées à partir de la fin des années 1980 par les grandes institutions, Fonds monétaire international (FMI) en tête, pour venir en aide aux économies trop endettées – principalement en Amérique du Sud. Une potion libérale (diminution des dépenses de l'Etat, libéralisation du commerce extérieur, etc.) dont la Banque mondiale a finalement reconnu, en 2007, l'échec [lire sous l'onglet Prolonger].