À cause de la fusillade de Dallas, Barack Obama a écourté d’un jour son séjour en Europe, et annulé son déplacement à Séville. Il se contentera dimanche d’une escale à Madrid pour échanger avec le chef du gouvernement sortant, Mariano Rajoy (PP, droite). Le président des États-Unis a tout de même souhaité maintenir de brefs entretiens avec les trois candidats de l’opposition, Pedro Sánchez (PSOE), Pablo Iglesias (Podemos) et Albert Rivera (Ciudadanos), qui devraient se dérouler à l’aéroport militaire de Torrejón de Ardoz, non loin de Madrid, juste avant son envol, en milieu d’après-midi, pour Washington.
Barack Obama a sans doute préféré rester prudent, face à la crise politique espagnole ouverte par les législatives du 20 décembre 2015. Si Mariano Rajoy semble le mieux placé, depuis les générales du 26 juin, pour présider le prochain exécutif, les incertitudes sont encore nombreuses. Certains s’interrogent déjà, dans la presse espagnole, sur la probabilité de la tenue de troisièmes législatives consécutives, en novembre 2016.
Dans un discours très attendu – il était resté silencieux depuis 13 jours –, Pedro Sánchez a prévenu samedi lors d’un comité fédéral du PSOE que son parti voterait contre l’investiture de Rajoy. Et qu’il n’était pas question que les 85 députés socialistes s’abstiennent, pour faciliter la formation d’un gouvernement minoritaire emmené par le PP. « Rajoy ne peut pas exiger notre soutien. Nous sommes l’alternative au PP, nous ne pouvons pas être la solution. Qu’il se trouve d’autres alliés », a lancé le leader socialiste. « Pour que l’on puisse construire une opposition, il faut qu’il y ait un gouvernement, a-t-il poursuivi. Que Rajoy se mette à travailler pour de bon, et qu’il soit à la hauteur des responsabilités […] Qu’il ne compte pas avec les socialistes. »
Les socialistes espagnols refusent de faciliter la reconduction de Rajoy
Les dirigeants du PSOE comme de Podemos ont tenu samedi 9 juillet deux réunions clés, alors que l'Espagne est toujours sans gouvernement. Les premiers ont prévenu qu'ils ne faciliteraient pas l'investiture du sortant, Mariano Rajoy. Les seconds, eux, commencent à analyser leur défaite avec Pablo Iglesias qui prédit la « normalisation » de Podemos. La droite espère former un gouvernement fin juillet.
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