À Gaza, sous les bombes : « Nous risquons tous d’y passer »

« Je« Je vous envoie ce message vocal car nous avons eu un appel de nos voisins. L’armée nous a ordonné de quitter la tour où je vis. Je suis chez moi et tout le monde commence à évacuer. » Le ton de Rami Abu Jamus est étrangement calme. En une fraction de seconde, l’immeuble d’une dizaine d’étages où il vit, dans le quartier d’Al-Rimal au centre de la ville de Gaza, pourrait être réduit à l’état de gravats. Quelques jours auparavant, ce Gazaoui, père d’un jeune garçon et gérant d’un magasin de cosmétique, nous avait envoyé une photo du sac qu’il avait préparé. « C’est un classique », ajoutait-t-il. Sa manière à lui de détendre une situation qu’il ne maîtrise pas.