Vue d'Europe du Sud, l'histoire est tout autre. En Grèce, le Syriza, parti anti-austérité qui n'avait rassemblé que 4,7 % des voix il y a cinq ans, est le grand vainqueur du scrutin (26,5 %). L'irruption de Podemos, surgi des méandres du mouvement « indigné » en début d'année, a créé la surprise en Espagne, avec cinq sièges d'élus, faisant quasiment jeu égal avec les écolo-communistes d'Izquierda Unida (IU, six sièges). Le parti populaire au pouvoir (droite) remporte le scrutin, mais a perdu plus de 2,5 millions de voix par rapport à 2009.
Au Portugal, le parti conservateur au pouvoir a été sanctionné pour sa politique de rigueur, profitant aux socialistes dans l'opposition (31 %), sur fond de poussée du vieux parti communiste portugais (trois sièges). Quant à l'Italie, elle offre un succès à Matteo Renzi, son chef du gouvernement issu des rangs du parti démocrate, confronté dimanche à son premier test électoral depuis son arrivée au pouvoir (34,5 %). Il distance de près de dix points le Mouvement cinq étoiles de Beppe Grillo (25,5 %).
Mais ces quatre scrutins méditerranéens qui sourient à la gauche, dans toutes ses variantes, ne doivent pas faire oublier l'essentiel. Après cinq années d'une crise économique et sociale sans précédent dans l'histoire de l'Union, l'Europe continue de pencher à droite, très à droite. Ceux qui se sont rendus aux urnes – soit 43,09 % des inscrits, un taux de participation stable par rapport à 2009 – se sont d'abord prononcés pour une Europe conservatrice. L'aggravation des chiffres du chômage (au moins 26 millions de chômeurs aujourd'hui dans l'UE) n'a pas permis aux sociaux-démocrates de reprendre la main.
Droites et extrêmes droites l'emportent dans 20 pays sur 28
L'Europe continue de pencher très à droite. L'aggravation de la crise économique et sociale (26 millions de chômeurs dans l'Union) n'a pas profité aux sociaux-démocrates. Seuls quelques pays méditerranéens ont placé des partis de gauche en tête.
26 mai 2014 à 13h03