Forte hausse du vote FN et effondrement de la gauche en France, confirmation de l'avance des conservateurs européens, surprise de Syriza en Grèce et de Podemos en Espagne, toutes les conséquences des élections du 25 mai décryptées.
L'Europe continue de pencher très à droite. L'aggravation de la crise économique et sociale (26 millions de chômeurs dans l'Union) n'a pas profité aux sociaux-démocrates. Seuls quelques pays méditerranéens ont placé des partis de gauche en tête.
Le parti populaire au pouvoir et le parti socialiste ont enregistré une cuisante défaite aux européennes. Le collectif Podemos, issu du mouvement des indignés, crée la surprise.
C'est une victoire historique pour la gauche radicale grecque, qui arrive en tête du scrutin européen et arrache au PASOK la première région du pays. Si Alexis Tsipras n'a pas réussi à fédérer au niveau européen, il peut se satisfaire d'avoir réussi en Grèce où il se prépare déjà pour les prochaines élections.
On peut relativiser la portée du scrutin européen. Mais la désintégration des gauches – une défaite historique –, l'effondrement de la droite – perdue dans les scandales – rendent possible le pire. Arrivé largement en tête, le FN peut désormais espérer conquérir l’Élysée si rien ne vient bouleverser les dynamiques à l’œuvre.
Le conservateur Jean-Claude Juncker a-t-il des chances de devenir président de la prochaine commission ? Quelles alliances se profilent au sein du nouveau parlement ? Les eurodéputés vont-ils plier une nouvelle fois face au conseil ? Éléments de réponse, alors qu'un dîner informel des chefs d'État et de gouvernement se tient mardi soir à Bruxelles.
Matteo Renzi était passé en force pour prendre les rênes du pays, promettant changement de cap et accélération des réformes. Hollande devrait prendre leçon des résultats des européennes en Italie : la volonté de modifier les règles européennes a été payante.
Depuis 1981, les défaites de la droite faisaient les victoires du PS, et inversement. C'est fini depuis dimanche soir. Et si les élections européennes sanctionnaient aussi la Cinquième République?
Comme le FN en France, le parti extrémiste UKIP arrive en tête au Royaume-Uni. La formation de Nigel Farage se construit désormais en un vrai parti politique. Objectif : bousculer les élections législatives de 2015.
La question a été escamotée durant la campagne: comment dompter les entreprises et multinationales qui évitent de payer des impôts ? Le Luxembourg, les Pays-Bas, l'Irlande, la Grande-Bretagne, la Belgique font tout pour attirer les rois de l'évasion fiscale. Les taux d'imposition peuvent y descendre jusqu'à 2 % !
Pour les exilés fiscaux installés à Bruxelles, «la France est le dernier pays communiste avec la Corée du Nord», nous dit Jacques Berrebi. En partenariat avec ArteRadio.
Mediapart a pu consulter des documents qui concernaient l'adoption de la directive sur le tabac. Il s’agit d’échanges entre une eurodéputée UMP, ses assistants, et une société de lobbying qui compte Philip Morris parmi ses clients. La porosité est totale… et assumée.
Le Front national s’est hissé à la première place, avec 24,85 % des voix, loin devant ses adversaires de l'UMP et du PS. Cette dynamique est le résultat d'une stratégie d'implantation locale et de conquête des classes populaires, mise en place par Marine Le Pen à son arrivée à la tête du parti, en 2011.
Le FN a fini en tête dimanche dans 71 départements. Mediapart s'est intéressé à quatre d'entre eux : la Seine-Saint-Denis, l'Aisne, le Morbihan et le Lot-et-Garonne, où le FN réalise un score soit élevé, soit inattendu.
Dans un ouvrage ambitieux, trois universitaires cartographient le « désarroi » de ces partis de gouvernement à travers l'Europe : chute de l'électorat, effritement du nombre d'adhérents, relation difficile avec la société civile.