Chine : vague de répression sans précédent contre les avocats des droits civiques
Après la vague d'arrestations infligée aux « avocats des droits civiques » à la mi-juillet, quinze personnes sont toujours en détention, six ont disparu et quatre sont en résidence surveillée. Un avertissement pour ceux qui voudraient leur emboîter le pas.
PékinPékin, correspondance. -Le 9 juillet 2015 en pleine nuit, Wang Yu, avocate qui a entre autres défendu l'année dernière le professeur ouïghour Ilham Tohti et, en mars dernier, la féministe Li Tingting (lire à ce sujet Xi Jinping contre la société civile : après les avocats, les féministes dans le Club de Mediapart), a été kidnappée par la police avec son mari et son fils de seize ans. Elle ne devait être que la première victime d'un mouvement de répression sans précédent contre les avocats des droits civiques, qui a vu plus de 250 personnes appréhendées, interrogées et arrêtées en l'espace de quelques jours (l'ONG Human Rights in China a cartographié l'ampleur de la répression). Aujourd'hui, selon l'ONG hongkongaise China Human Rights Lawyers Concern Group, qui a établi une liste, mise à jour quotidiennement depuis le début de la répression, quinze personnes sont toujours en détention, six ont disparu et quatre sont en résidence surveillée.