La station balnéaire de Charm el-Cheikh, en Égypte, accueille du 6 au 18 novembre 2022 la 27e Conférence internationale sur le climat. Avec un double défi : baisser drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, et assurer la prise en charge des dommages irréversibles subis par les pays du Sud. Des discussions sous l’égide de la dictature du président al-Sissi.
Les deux semaines de pourparlers à Charm el-Cheikh en Égypte ont accouché d’un accord final minimaliste qui scelle la création d’un fonds pour les dégâts irréversibles causés par le réchauffement. Mais la sortie des énergies fossiles n’est pas mentionnée dans le texte.
Alors que la COP27 s’achève par un accord minimaliste, Amy Dahan, chercheuse émérite au CNRS, revient sur la « fabrique de la lenteur » que sont devenus ces sommets sur le climat. Elle appelle à rénover les institutions et les règles qui organisent la mondialisation, pour contraindre les pays à respecter leurs engagements climatiques, sous peine de sanctions.
Le secteur de l’agriculture et de l’alimentation est responsable de 37 % des émissions de gaz à effet de serre. À Charm el-Cheikh, cependant, rien ne se dessine pour contraindre les géants de l’agroalimentaire à réduire leur empreinte ou pour faire reculer l’élevage industriel.
La compensation carbone est de plus en plus utilisée par les industriels, au détriment des populations du Sud et des écosystèmes. À Charm el-Cheikh, les négociations pour réguler cette marchandisation du CO2 s’enlisent. Entretien avec Myrto Tilianaki, de l’ONG CCFD-Terre Solidaire.
Traversé par le Tigre et l’Euphrate, l’Irak subit des pénuries d’eau chroniques et de plus en plus aiguës. Le pays, parmi les plus vulnérables à la crise climatique, a envoyé une importante délégation à Charm el-Cheikh pour la COP27. Mais l’incurie gouvernementale demeure.
Dans un rapport présenté ce 16 novembre à Charm el-Cheikh (Égypte), l’ONG Oil Change International dévoile que les multinationales énergétiques, TotalEnergies en tête, veulent investir dans de nouveaux projets fossiles qui pourraient, entre 2022 et 2025, rejeter l’équivalent des émissions de près de cinq cents centrales à charbon. Pis, durant la COP27, plusieurs contrats gaziers internationaux ont été conclus.
À l’initiative de notre partenaire britannique « The Guardian », plus de trente médias de vingt pays différents, dont Mediapart et « Libération » pour la France, lancent un appel commun à l’occasion de la COP27. Dans cette sommation à l’adresse des gouvernants du monde, ils énumèrent « ce qui doit être fait » immédiatement pour conjurer « le risque existentiel pour l’humanité » que représente le changement climatique.
Une semaine avant la fin de la conférence à Charm el-Cheikh (Égypte), aucune décision majeure n’a été prise. En cause, entre autres, la présence de nombreux lobbyistes des énergies fossiles et les manœuvres dilatoires des pays riches pour bloquer toute décision quant à la compensation des dégâts climatiques.
L’ancien ministre chargé du dérèglement climatique au Pakistan, Malik Amin Aslam, pointe le rôle des pays les plus pollueurs dans les inondations qui ont ravagé son pays. « Peut-être faudrait-il un Tribunal climatique international », déclare-t-il à Mediapart, alors qu’à la COP27, la question d’une compensation financière des dégâts causés par le réchauffement est enfin discutée.
À mi-chemin des négociations à Charm el-Cheikh, les pays du Nord ne veulent toujours pas payer pour l’ensemble des « pertes et dommages » infligés au Sud. Les pays pauvres ont tout de même réussi à inscrire le sujet à l’agenda. En jeu : un véritable mécanisme de justice climatique.
Sur fond de tensions géopolitiques et dans un contexte de crise énergétique, Charm el-Cheikh, en Égypte, accueillera du 6 au 18 novembre la COP27. Le sommet international sur le climat devra s’atteler à un double défi : baisser drastiquement les émissions globales tout en répondant aux dommages irréversibles causés par le changement climatique dans les pays du Sud.
Kaki ou chlorophylle ? Hôte de la COP27 du 6 au 18 novembre, l’Égypte s’est lancée dans un vaste programme de réalisations « vertes ». Mais si l’on observe d’un peu plus près le développement du pays, le constat est beaucoup moins vertueux.
Seules une trentaine d’ONG sélectionnées de façon discrétionnaire par les autorités égyptiennes ont été autorisées à participer en tant qu’observatrices aux négociations. Un manque de représentativité préjudiciable pour la population locale, dont l’accès à la conférence est déjà limité.
Incendies en Gironde, inondations au Pakistan, mercure dépassant la normale partout sur le globe… Mediapart raconte en images le désastre climatique qui frappe le monde de plein fouet. Ce portfolio est mis à jour tout au long de l’été.
Canicule, sécheresse, méga-feux, inondations : les bouleversements causés par le changement climatique sont massifs. Ce n’est pas la marque d’une fatalité. C’est la conséquence de décisions politiques : le choix de ne pas agir. Édito vidéo.
Felipe Fittipaldi est le lauréat du grand prix ISEM, attribué à un travail documentaire en cours par le festival ImageSingulières de Sète, l’ETPA de Toulouse et Mediapart. Le photographe brésilien se rend depuis 2014 à Atafona, dans le delta du fleuve Paraíba do Sul, au Brésil, où il documente l’accélération des effets du changement climatique. « Eustasy » est une exploration visuelle du temps qui passe, de la disparition de certains paysages et de l’impact de ces transformations sur les populations.