La barre des 25000 personnes mortes depuis 2014 en essayant de rallier l’Europe a été récemment franchie, d’après l’Organisation internationale pour les migrations. Entre la crise liée au Covid-19 et les immobilisations forcées de navires, les opérations des ONG au large de la Libye, en particulier, s’avèrent extrêmement contraintes. Retrouvez nos reportages et analyses.
Le naufrage d’un navire transportant près de 700 personnes a frappé l’opinion européenne. Au fil des jours, des informations mettent en cause les garde-côtes grecs et l’agence européenne Frontex. Le drame met en lumière les failles de la politique migratoire de la droite grecque.
La version officielle grecque sur l’un des pires naufrages en Méditerranée est mise à mal par les témoignages de survivants. Le rôle de Frontex, l’agence européenne chargée des frontières extérieures, est également pointé du doigt. Une enquête a été ouverte.
Les naufrages se suivent et se ressemblent aux portes de l’Europe. Malgré les faux-semblants, rien ne change et les pays européens continuent de vouloir garder portes closes. L’ampleur du drame survenu au large des côtes grecques dans la nuit de mardi à mercredi appelle pourtant à repenser nos politiques migratoires.
Le corps d’une enfant a été retrouvé sur une île de l’archipel des Kerkennah, au large de Sfax, en décembre dernier, dans la même position que le petit Alan Kurdi en 2015. Mais contrairement à lui, sa photo n’a pas fait le tour du monde ni engendré la moindre réaction politique. Un silence qui en dit long sur la banalisation des naufrages en mer.
Le gouvernement a annoncé jeudi 10 novembre que l’« Ocean Viking » pourrait accoster à Toulon avec ses 234 personnes exilées à bord. Une décision saluée à gauche, critiquée à droite et à l’extrême droite, et qui remet la gestion des flux migratoires au cœur de la diplomatie européenne.
Selon la plateforme Alarm Phone, qui était en lien avec l’embarcation partie depuis les côtes libanaises, deux enfants seraient morts à bord faute de vivres. Une fillette est quant à elle décédée alors qu’elle était héliportée vers un hôpital crétois.
Depuis le début de la guerre en Syrie, en 2011, plusieurs milliers d’exilés se sont installés en Algérie pour y trouver refuge. Mais depuis quelques années, certains tentent la traversée depuis les côtes algériennes pour rejoindre l’Europe, parfois au péril de leur vie.
Alors que le navire humanitaire s’apprêtait à porter secours à une embarcation en détresse samedi matin, les Libyens n’ont pas hésité à tirer des coups de feu à proximité des sauveteurs de SOS Méditerranée.
Six personnes ont été tuées et au moins 24 blessées par les gardiens du centre de détention d’Al-Mabani, à Tripoli, le 8 octobre. Ces derniers ont ouvert le feu après que des migrants retenus arbitrairement se sont révoltés et ont tenté de s’évader. Dans un contexte hautement répressif qui laisse l’Europe indifférente.
En 2021, les Algériens ont été nombreux à tenter la traversée pour rejoindre la péninsule Ibérique, parfois au péril de leur vie. Le CIPIMD, une ONG espagnole, aide à localiser les embarcations en mer en lien avec les sauveteurs et participe à l’identification des victimes de naufrages, pour « soulager les familles ».
Au cours des dernières semaines, les traversées par voie maritime entre l’Algérie et l’Espagne ont augmenté et plusieurs embarcations ont fait naufrage. Sur la route de la Méditerranée occidentale, le nombre de disparitions et de décès a pratiquement doublé entre 2020 et 2021.
Le sociologue marocain Mehdi Alioua décrypte l’arrivée massive et sans précédent de 8 000 migrants dans Ceuta, un moyen de pression de Rabat dans le conflit du Sahara occidental mais aussi un événement qui en dit long sur les détresses accumulées après un an de pandémie et de fermetures des frontières.
En janvier, Moussoni et Lisa ont été secourus en Méditerranée par l’Ocean Viking, le bateau de l’ONG SOS Méditerranée. Depuis, l’un et l’autre sont arrivés en France. Moussoni a été pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance. Lisa vit clandestinement chez une amie.
Les migrants secourus en Méditerranée par l’Ocean Viking ont pour la plupart rejoint des centres d’accueil pour demandeurs d’asile en Italie. Ils y souffrent d'un « manque d'attention » et peinent avec une langue qu'ils ne maîtrisent pas. Certains sont déjà repartis.
Six ans après son naufrage, l’épave d’un bateau de migrants qui avait sombré au large des côtes libyennes le 18 avril 2015 est revenue dans le port d’Augusta, en Sicile. Les recherches de l’identité des victimes continuent.
À bord de l’Ocean Viking, femmes et hommes migrants ont fait état des nombreux abus et sévices qui leur sont infligés en Libye, entre maltraitance, torture et travail non rémunéré. Beaucoup ont décidé de traverser la Méditerranée pour tenter d’y échapper.