Il y a six ans éclatait l’affaire Weinstein, du nom de ce producteur accusé de multiples violences sexuelles dans le milieu du cinéma. À la suite, déferlaient des millions de témoignages sur les réseaux sociaux, rassemblés sous le mot-clé #MeToo. Parmi les centaines d’articles publiés et émissions réalisées par Mediapart depuis l’arrestation de DSK en 2011 dans un hôtel new-yorkais, ce dossier rassemble une sélection d’enquêtes marquantes, du monde du travail à celui de la musique, de la politique au cinéma, et fait la chronique des défaillances de la justice.
Anna Mouglalis, Clotilde Hesme et Laurence Cordier se disent victimes ou témoins de comportements inappropriés de la part du réalisateur. Alors que les festivals de la rentrée accueillent des hommes mis en cause pour violences sexuelles, elles dénoncent une industrie aveugle à ces questions.
La révolution féministe occupe désormais des tables entières dans chaque librairie. Au milieu de tracts polémiques et de publications opportunistes émerge toute une réflexion sur ce que ce moment a déjà produit, ce qu’on peut encore en attendre, ce qu’il fait basculer et ce qui peut le bousculer. Tentative de cartographie en sept épisodes.
Au cours d’une enquête de plusieurs mois, Mediapart a recueilli le témoignages de treize femmes accusant le célèbre acteur de violences sexuelles, notamment sur le tournage de onze films sortis entre 2004 et 2022. Celui-ci dément tout comportement pénalement répréhensible. Un dossier qui révèle aussi une forme de complaisance française face à #MeToo.
Selon nos informations, l’enquête préliminaire à l’encontre du réalisateur a été ouverte le 5 juillet par le parquet de Paris. Sollicité, Nicolas Bedos, qui bénéficie de la présomption d’innocence, n’a pas souhaité faire de commentaire. Quatre femmes témoignent dans Mediapart.
Mediapart vous propose une émission exceptionnelle : pour la première fois, vingt femmes qui ont témoigné dans l’enquête judiciaire contre Patrick Poivre d’Arvor s’expriment sur notre plateau. Certaines prennent la parole pour la première fois à visage découvert.
Après le nouveau non-lieu prononcé par la justice en faveur du ministre de l’intérieur, le gouvernement espère définitivement tourner la page de l’affaire Darmanin. Mais le dossier revêt des enjeux éthiques et politiques dont le pouvoir ne peut se départir.
Deux femmes racontent avoir été victimes d’agressions de la part de Samir Elyes, l’un des pionniers du comité Vérité et justice pour Adama. Elles reprochent au collectif mené par Assa Traoré d’avoir minimisé les faits, au point qu’elles ont dû renoncer à militer. Assa Traoré, elle, assure avoir fait le nécessaire pour éloigner Samir Elyes. Pendant des années, il est pourtant resté à ses côtés.
Le parquet de Paris a indiqué que les accusations s’appuyaient sur des faits trop anciens pour être jugés. Il s’agissait de la seule procédure judiciaire concernant l’ancien ministre, par ailleurs visé par plusieurs autres témoignages. Il les récuse tous.
L’auteur du tube mondial « I Believe I Can Fly », condamné en septembre 2021 par un tribunal de New York pour une série de crimes sexuels, notamment sur des mineures, a écopé d’une peine de 30 ans de prison.
Jugée pour trafic sexuel de mineures, Ghislaine Maxwell, ex-maîtresse de l’homme d’affaires américain Jeffrey Epstein, avait été reconnue coupable fin décembre à New York. Un verdict qui mettait fin à une longue impunité mais laissait de nombreuses questions ouvertes.
À la tête d’une chaîne spécialisée de vulgarisation scientifique, le trentenaire est mis en cause par plusieurs vidéastes. L’une d’entre elles l’accuse de viol. Sept autres affirment avoir subi des violences psychologiques, sexuelles, ou avoir constaté un comportement jugé problématique. Il « conteste totalement les accusations ».
Alors que huit femmes témoignent dans « Libération » contre PPDA, notre collègue Marine Turchi publie « Faute de preuves. Enquête sur la justice face aux révélations #MeToo » (Seuil). « À l’air libre » reçoit le procureur Matthieu Bourrette et Isabelle Rome, magistrate et haute fonctionnaire à l’égalité femmes-hommes au ministère de la justice.
En renvoyant uniquement vers une réponse judiciaire, l’exécutif commet une triple erreur après les révélations visant le ministre des solidarités. Il confond justice et éthique, se trompe sur le rôle de la presse et contredit l’esprit des lois qu’il fait voter.
CGT, CFDT, FO, CFTC... Aucune organisation syndicale n’est épargnée par les accusations de harcèlement sexuel ou d’agressions sexuelles. Militants et dirigeants ne sont pas toujours capables de protéger les victimes ou de maîtriser ces dossiers complexes.
Six semaines après l’acquittement en appel des policiers accusés de viol dans l’affaire dite du « 36 quai des Orfèvres », le procureur général près la Cour de cassation, François Molins, a annoncé qu’il refusait la demande de pourvoi dans l'intérêt de la loi. Le verdict, contesté, est définitif.
Pendant des années, des témoignages portant sur des violences sexistes et sexuelles, parfois commises par des hauts dirigeants, ont circulé au sein du groupe de communication détenu par Bolloré. Pendant des années, rien ne s’est passé. Jusqu’à l’explosion.