Un an après #MeToo, nous avons interrogé dix femmes qui ont dénoncé des violences sexuelles, de l’affaire Baupin aux révélations concernant Luc Besson, en passant par Jean Lassalle. Toutes disent qu’elles ne regrettent rien, mais que la charge est lourde.
L’an dernier alors qu’elle était interne en médecine, Alizée Porto a coordonné une vaste enquête sur le sexisme à l’hôpital. 3 000 internes y avaient répondu, pour des résultats éloquents. Aujourd’hui chirurgienne cardiaque à Marseille, elle juge qu’« on est encore loin d’une prise de conscience nationale » face aux ratés de l’égalité hommes-femmes à l’hôpital.
Il y a un an tout juste, l’affaire Weinstein a suscité le plus grand mouvement mondial de l’histoire contre les violences faites aux femmes. En France, il reste bien en deçà de l’immense espoir suscité. Souvent caricaturé, il peut être aussi radical que joyeux.
Les témoignages s'accumulent contre Tariq Ramadan. Certaines femmes l'accusent de viols et de harcèlement, d'autres d'avoir profité de son statut pour exercer sur elles une « emprise » mentale. Comment le silence a-t-il perduré pendant des années ? Grâce à une mécanique de contrôle et de menaces, d'après des éléments et témoignages recueillis par Mediapart. De son côté, l'islamologue dénonce une « campagne de calomnie ».
Après la révélation de l’affaire Weinstein, les témoignages affluent sur les réseaux sociaux, pour dénoncer les agressions et le harcèlement sexuels qui pourrissent le quotidien des femmes. Une réalité sociale que la société refusait de voir, d’entendre jusque-là.
La révélation des agressions sexuelles du producteur américain pourrait avoir des conséquences politiques fâcheuses pour les milieux démocrates, tellement gâtés par Weinstein dans les circuits de levées de fonds.
Le parquet de Paris a classé sans suite l’enquête ouverte au lendemain des révélations de Mediapart et France Inter sur des faits pouvant relever de harcèlement et d’agressions sexuels. Il évoque des faits « susceptibles d’être qualifiés pénalement », mais « prescrits ». « Il y a eu un avant l’affaire Baupin et il y aura surtout un après », selon les plaignantes.
Sandrine Rousseau, porte-parole d’EELV et Isabelle Attard, députée du Calvados, ont livré à Mediapart des témoignages sur des faits pouvant être qualifiés d’agression et de harcèlement sexuels attribués au député de Paris Denis Baupin. Elles s'expliquent sur notre plateau, aux côtés de Marilyn Baldeck, de l'association contre les violences faites aux femmes au travail et des journalistes Lénaïg Bredoux (Mediapart) et Cyril Graziani (France Inter), auteurs de l'enquête.
Dominique Strauss-Kahn a été relaxé, vendredi 12 juin, des faits de « proxénétisme aggravé en réunion » qui lui étaient reprochés dans le cadre de l’affaire dite du “Carlton”. Sur 14 prévenus, 13 ont bénéficié d'une relaxe. Mediapart publie l'intégralité des motivations.
Selon le Center for Public Integrity, de nouveaux témoignages étofferaient la version de la femme de chambre qui affirme avoir été agressée par Dominique Strauss-Kahn. Alors que l'avocat de ce dernier, Me Brafman, assure que son client plaidera non coupable et qu'il sera acquitté, l'ex-patron du FMI réaffirme son innocence dans un mail adressé à ses anciens collaborateurs.
La mère de Tristane Banon, cette journaliste qui a accusé en 2007 Dominique Strauss-Kahn de l'avoir agressée sexuellement, affirme à Mediapart que plusieurs dirigeants socialistes de l'époque, comme François Hollande et Laurent Fabius, avaient été alertés à l'époque.