Réchappé d’un empoisonnement qui a failli lui coûter la vie en 2020, l’ancien blogueur reste le dernier opposant d’envergure de l’autocrate russe. Avec pour credo la lutte contre la corruption et pour des élections libres.
Le Kremlin a décidé d’éradiquer le mouvement d’opposition créé par Alexeï Navalny, en passe d’être déclaré « extrémiste » par le Parlement russe et obligé de cesser ses activités. Dans les régions, répression et intimidations s’accumulent contre les jeunes militants.
Le Kremlin vient d’en finir avec Navalny et son mouvement. L’opposant est en prison. Son mouvement et ses antennes régionales sont interdits, déclarés « organisations extrémistes ». La propagande d’État l’a longuement dénoncé comme néonazi, ultranationaliste, raciste. Récit de vingt ans d’engagement politique de celui qui demeure le principal opposant à Poutine.
Emprisonné, l’opposant vient de commencer une grève de la faim pour obtenir des soins et la visite d’un docteur alors que sa santé se détériore. Fait inhabituel, un syndicat de médecins relaie ses demandes. À six mois des élections, le pouvoir mène une répression tous azimuts des oppositions.
Avec la multiplication des condamnations à de la prison ferme, les manifestants russes risquent gros désormais. À Sotchi, sur les bords de la mer Noire, Veronika veut continuer à croire qu’un changement est possible, alors qu'elle a déjà été interpellée, interrogée, et qu'elle a « cru mourir ». Témoignage.
Avec plus de 110 millions de vues, ce documentaire réalisé par l’équipe de l’opposant russe Alexeï Navalny est un événement qui menace le règne de Poutine. Mediapart vous propose un sous-titrage en français pour prendre la mesure de la corruption du régime et comprendre la violence de sa réaction.
Ce sont des histoires d’amitié, d’intérêts croisés, de fortunes colossales. Elles expliquent comment un petit groupe d’hommes – une trentaine – a pu prendre le contrôle de la Russie. Avec Poutine, ils sont amis d’enfance, copains d’université, anciens collègues du KGB ou collaborateurs à la mairie de Saint-Pétersbourg dans les années 1990. Exemples.
Les menaces des autorités russes n’ont pas arrêté les manifestants. Ils étaient encore des milliers dimanche dans tout le pays à demander la libération d’Alexeï Navalny, l’opposant russe emprisonné depuis le 17 janvier et qui doit comparaître aujourd’hui devant un tribunal de Moscou. Parmi eux, nombreux osent exprimer leur colère dans la rue pour la première fois.
L'opposant a désormais droit de cité dans les médias d’État, mais présenté comme un allié des services américains, un extrémiste violent, désinformateur et escroc, n’hésitant pas à mettre en danger la vie des enfants pour créer le chaos. Exemple avec la première chaîne d’État.
Des dizaines de milliers de personnes ont à nouveau manifesté dans toute la Russie, dimanche 31 janvier. Plus de 4 500 personnes ont été arrêtées. Les centres-ville de Moscou et Saint-Pétersbourg avaient été bloqués par les forces de l'ordre. Le Kremlin fait le choix d'une répression massive. Entretien avec Dmitri Orechkine, analyste politique indépendant.
La suractivité du régime russe depuis une semaine dit son inquiétude. Alors que de nouvelles manifestations sont appelées, dimanche 31 janvier, la répression bat son plein et Vladimir Poutine est sorti de sa tour d’ivoire.
À l’appel de l’opposant emprisonné Alexeï Navalny, des milliers de manifestants se sont rassemblés dans la plupart des villes de Russie, samedi, pour demander sa libération et le départ du président. Avec déjà plus de 67 millions de vues sur YouTube, l’enquête « Un palais pour Poutine » déstabilise le pouvoir.
L’opposant à Vladimir Poutine avait été prévenu. S’il faisait le choix de rentrer en Russie, il serait arrêté et placé en détention. C’est chose faite depuis dimanche soir 17 janvier, dès son atterrissage à Moscou. Alexeï Navalny a choisi, dans un pari risqué, de combattre jusqu’au bout le régime des « escrocs et des voleurs » qu’il dénonce depuis dix ans.
C’est un rebondissement spectaculaire. En se faisant passer pour un collaborateur du conseil de sécurité russe, l’opposant Navalny a interrogé par téléphone l’un des agents du FSB impliqué dans son empoisonnement. Tombé dans le piège, ce dernier confirme et détaille l’opération, ainsi que les raisons de son échec.
Le site Bellingcat et plusieurs médias ont publié une enquête détaillée sur l’empoisonnement par arme chimique du principal opposant russe. Quinze agents d’une unité secrète du FSB sont identifiés. Ils surveillaient Navalny depuis 2017.
Alors que quelques partisans de l’opposant empoisonné l’ont emporté lors d’élections locales, l’Allemagne, suivie de la France, hausse le ton et saisit l’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques. Deux laboratoires français et suédois concluent également que Navalny a été empoisonné au Novitchok.
Dernière figure importante de l’opposition, Alexeï Navalny a dévoilé les manipulations systématiques des élections, l’ampleur de la corruption des principaux dirigeants russes ainsi que les coulisses mafieuses et criminelles du régime. Il représentait à terme un danger majeur pour le Kremlin.