Le candidat du PS est lâché par une partie de l’aile droite, tentée par Emmanuel Macron. Dernière défection en date : celle de Bertrand Delanoë, l’ancien maire de Paris. Son équipe veut croire que cela profitera à Hamon en clarifiant les lignes à gauche. Mais sa campagne reste bien inaudible.
Le candidat du PS et d’EELV, né à Brest, y tenait un meeting mercredi soir. S’en prenant aux projets de Fillon et Macron, il s’est posé en « défenseur » de la fonction publique. Dans la journée, il a enchaîné les visites sur un rythme frénétique, bousculé par l’énième rebondissement de l’affaire Fillon, son adversaire de droite.
Le candidat du PS et celui de la France insoumise ont acté leur désunion au premier tour de la présidentielle. Avec un argument : les divergences sur l’Europe. Elles reposent, essentiellement, sur le « plan B » de sortie des traités de Mélenchon, que Hamon refuse d’envisager.
L’élection présidentielle ne compte pas de candidat estampillé EELV. L’écologie n’en est pas moins représentée. Jean-Luc Mélenchon veut la planifier, et en a fait un pan très important de son programme. Benoît Hamon y est venu récemment, mais y voit un des moyens de rendre le « futur désirable ». Emmanuel Macron en a mis un peu dans son programme, dans la continuité de l’actuel quinquennat.
Le PS et Europe Écologie-Les Verts sont parvenus jeudi à un accord, qui prévoit le retrait du candidat Yannick Jadot en échange de concessions sur le programme et l’octroi d’une quarantaine de circonscriptions réservées. Il doit encore être validé par les électeurs de la primaire d'EELV, parfois agacés par les négociations de ces derniers jours.
Pour le chercheur Simon Persico, le retrait de Yannick Jadot en échange d’un accord avec le PS était la solution la plus rationnelle pour EE-LV. Le politiste y voit la conséquence d’une reprise convaincante de l’enjeu écologique par Benoît Hamon. Soulignant la relative jeunesse de l’écologie politique parmi les forces politiques contemporaines, il estime que son avenir s’inscrira nécessairement à gauche.
C’est une des questions-clefs pour l’avenir : EELV et le Front de gauche l’appellent à rompre avec les caciques du PS, hostiles à sa politique. Mais l’aile droite du PS lui met également la pression, avec Macron en épouvantail. Ces injonctions contradictoires provoquent comme un trou d’air dans sa campagne.
Benoît Hamon a été officiellement investi dimanche, à Paris, comme candidat du Parti socialiste à la présidentielle, quelques heures avant le double meeting de Jean-Luc Mélenchon, présent physiquement à Lyon et en hologramme à Aubervilliers.
À dix semaines du premier tour, Benoît Hamon a présenté son équipe. Elle penche à gauche mais n’exclut pas les amis de François Hollande ou de Manuel Valls. Si le candidat PS fait aussi route vers les écologistes, aucun accord ne se dessine avec Jean-Luc Mélenchon. Les approches politiques des deux hommes ne sont pas compatibles.
La fin de l’année 2016 a connu l’habituel pic d’affluence en mairie pour l’inscription sur les listes électorales. Comme Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon tente de conquérir ces primo-votants. Cette course à la séduction passe-t-elle par une course à l’audience sur YouTube ?
Union, union, union. La panne de François Fillon a ravivé ce week-end le débat sur les relations entre le PS façon Hamon et la gauche version Mélenchon. On est loin du rapprochement.
L’investiture de Benoît Hamon pourrait marquer l’ouverture d’une nouvelle « phase critique » pour le PS. L’aile gauche se voit offrir une occasion historique, mais dans un environnement hautement incertain et conflictuel. Quelle que soit l’issue de ce moment décisif, ses conséquences pèseront sur le futur de la vie politique française aussi bien que sur celui de la social-démocratie européenne.
Cette commune de 56 000 habitants de Seine-Saint-Denis a vu naître le parti socialiste moderne en 1971. Dans ce bastion historique de la gauche, mais acquis au centre depuis seize ans, on se refuse à voir la rose du PS faner.
Benoît Hamon récolte les fruits d’un long travail d’unification des réseaux de jeunesse du PS et de la construction d’un courant né du rocardisme et ancré à l’aile gauche du parti. Longtemps minoritaire en interne, Hamon l’emporte sur un Manuel Valls défenseur de la ligne « sociale-libérale ». Retour sur une ascension aussi imprévue que prévisible.
Le duel Hamon-Valls marque le brouillage, voire l’éclatement final des cultures traditionnellement distinguées dans la gauche française. Dans une primaire qui confirme le crépuscule européen du social-libéralisme, aucune des alternatives n’est en tout cas exempte de faiblesses ou de contradictions.
Selon les résultats détaillés du second tour de la primaire du Parti socialiste, le député de Trappes a bénéficié du vote des grands centres urbains, des classes moyennes et de l’ouest de la France, autrefois acquis à François Hollande. Valls, lui, fait un carton en outre-mer et n’a manifestement pas mobilisé les électeurs tentés par Emmanuel Macron. Explications et cartes.