Après des élections européennes remportées haut la main, et la dissolution surprise de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le Rassemblement national, emmené par Marine Le Pen et Jordan Bardella, est à une marche du pouvoir. Mediapart a donc décidé, exceptionnellement, de permettre la lecture en accès libre d’une sélection d’articles qui racontent les menaces que l’extrême droite fait peser sur la France, et sur ses habitantes et habitants.
Le RN ne cache pas son envie de durcir le ton, tout en rognant encore un peu plus sur l’indépendance des magistrats. Une politique dangereuse qui visera les étrangers, pourrait cibler les adversaires politiques et affaiblirait encore un peu plus la justice des mineurs ou la lutte contre les discriminations.
Le RN a d’ores et déjà remis à plus tard sa promesse d’impôt sur la fortune financière, certainement pour ne pas brusquer le patronat. Sa proposition est, du reste, bien moins ambitieuse que celle de l’union de la gauche et charrie des relents douteux.
Jordan Bardella veut interdire certains postes « stratégiques » aux Français binationaux. La mesure est présentée comme « anecdotique », mais masque les restrictions bien plus radicales défendues par le Rassemblement national depuis des années.
Les élus du Rassemblement national ont beau prétendre défendre la classe ouvrière, à l’Assemblée nationale comme au Parlement européen, ils ont voté ces dernières années comme les partis les plus libéraux, contre l’intérêt des salariés.
Creusant le sillon ouvert par Marine Le Pen, Jordan Bardella se présente comme le premier ministre qui « garantira de manière indéfectible » à chaque femme de France « ses droits et ses libertés ». Les votes récents et déclarations des membres de son parti attestent l’exact inverse.
En cas de cohabitation avec l’extrême droite, qui aura la main sur la politique de défense et la diplomatie ? L’historien Yannick Pincé apporte des éléments de réponse en s’appuyant sur les règles de la Constitution et les expériences du passé – et souligne l’importance des rapports de force qui s’installeront.
Le parti d’extrême droite tente toujours de polir son image, poursuivant sa logique de dédiabolisation. Mais qu’on ne s’y trompe pas : les étrangers seront l’une de ses premières cibles s’il arrivait au pouvoir, et ses propositions en matière migratoire restent anticonstitutionnelles, inhumaines et racistes.
Le Rassemblement national entretient un flou calculé sur une grande partie de son programme et sur ses candidats. Mais ce que l’extrême droite ferait au pouvoir, nous le savons déjà.
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Jordan Bardella ne veut plus abroger la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, revenant sur une promesse du mouvement d’extrême droite. Une nouvelle preuve du glissement néolibéral du programme économique du RN qu’il n’assume pas encore clairement.
L’arrivée du RN à Matignon plongerait la Cinquième République dans sa quatrième cohabitation. Emmanuel Macron verrait ainsi ses pouvoirs présidentiels considérablement réduits. Mais la nouvelle majorité devrait aussi composer avec les autres institutions, à commencer par le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État.
Dans une configuration politique inédite, l’extrême droite est aux portes du pouvoir en France. Seul un front commun des gauches sociales et écologistes, que les partis ont commencé à esquisser lundi soir, est à même d’écarter la menace du RN aux législatives. Il revient à la société civile de se mobiliser pour s’assurer que les divergences ne prendront pas le dessus.
Après le score historique du RN aux européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale, les forces de gauche et écologistes ont validé une union de principe. Sur Mediapart, la société civile appelle à construire une alternative à l’extrême droite.
Partout en Europe, durant la campagne électorale, les extrêmes droites ont réussi à mettre à l’agenda politique leurs obsessions identitaires. Retour sur cette dynamique apparente et sur les risques qu’elle fait peser sur le futur Parlement européen.
Au-delà de la rupture avec son partenaire allemand l’AfD, le Rassemblement national est toujours allié avec divers partis aux positions ouvertement racistes et homophobes. Jordan Bardella assume ces infréquentables, arguant ne pas chercher « des clones » au Parlement européen.
Le Rassemblement national peine à expliquer comment il compte mettre en place la « double frontière » que promet Jordan Bardella dans son programme. La proposition est à la fois irréaliste et contraire au droit international.
Longtemps cantonnées à quelques « bastions », les organisations d’extrême droite cherchent désormais à s’implanter dans toutes les universités, par la voie des urnes ou en organisant la confrontation parfois physique. Les autorités restent passives face au phénomène.