En 2022, le chef de file de La France insoumise se présente pour la troisième fois à l’élection présidentielle, avec l’espoir d’incarner la principale force d’une gauche laminée ces dernières années.
L’Insoumis a réalisé, dimanche, une percée spectaculaire dans les centres urbains et leur périphérie proche. Son discours volontariste sur les discriminations, ajouté à celui sur le vote « utile » contre l’extrême droite, lui a permis de fédérer un électorat interclassiste.
Loin devant ses concurrents socialiste, communiste et écologiste, le candidat insoumis échoue d'un cheveu à accéder au second tour, malgré un score supérieur à celui de 2017. Son « pôle populaire » peut revendiquer sa place de leader incontestable à gauche. Il a appelé ses soutiens à continuer la bataille et à « faire mieux ».
Grâce à sa capacité d’adaptation aux nombreux imprévus qui ont jalonné ses cinq années dans l’opposition, le candidat de l’Union populaire a réussi à s’imposer comme le seul à gauche apte à rassembler. Récit.
Par crainte de l’extrême droite ou insatisfaction vis-à-vis de la campagne de Fabien Roussel, des communistes donneront dimanche leur voix au leader de l’Union populaire. En dépit des relations houleuses qui persistent entre les deux formations jadis alliées, aujourd’hui concurrentes.
Lors de son meeting retransmis en hologramme, l’Insoumis a longuement dénoncé la « mystification » de la candidate d’extrême droite et s’est voulu optimiste pour la suite.
Malgré une campagne dynamique et un programme solide, l’union par la base que prônait Jean-Luc Mélenchon n’a pas complètement pris. À la veille du premier tour, des blocages subsistent à gauche et parmi les classes populaires.
À une semaine du premier tour de la présidentielle, les réunions publiques d’Anne Hidalgo, Fabien Roussel et Philippe Poutou étaient hantées par l’option du vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon. Lui estime avoir sauvé « l’humanisme radical » de la disparition.
Si de nombreux représentants des quartiers populaires apportent un soutien franc à l’Insoumis pour la présidentielle et louent l’évolution de son discours, beaucoup regrettent aussi que le mouvement soit encore trop fermé à la diversité quand il s’agit des investitures aux élections.
Le candidat de La France insoumise est bien décidé à se qualifier dimanche 10 avril pour le deuxième tour de la présidentielle. La rédaction interroge Manuel Bompard et Clémence Guetté, respectivement directeur de la campagne de Jean-Luc Mélenchon et co-responsable de son programme.
Lors d’un meeting sur la plage du Prado, le candidat de l’Union populaire s’est adressé, avec un discours à forte teneur sociale, aux classes populaires. Dans les quartiers de la ville, l’Insoumis continue de mobiliser un électorat qui ne se fait pas beaucoup d’illusions.
L’association l’Ère du peuple a été mise en examen pour « escroquerie aggravée » dans l’enquête sur la campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2017, selon des informations de Mediapart. D’autres structures satellites sont également dans le viseur des enquêteurs, pour un montant total qui avoisinerait le million d’euros.
Depuis que les intellectuels organiques de La France insoumise ont produit le programme « L’Avenir en commun », certains sont partis ou ont été évincés, et d’autres sont apparus, plus distants. Une recomposition qui éclaire l’évolution du mouvement, tendu vers la conquête de l’appareil d’État.
Retraites, éducation, pouvoir d’achat, exercice du pouvoir… Lors d’un meeting pour la VIe République à Paris, le candidat insoumis a attiré les foules, et s’est opposé frontalement à Emmanuel Macron. Faisant de la présidentielle un « référendum » sur tous les choix de société.
Malgré ses résistances liées à sa personnalité ou à certaines de ses prises de position, une partie des électeurs de la gauche traditionnelle se résout peu à peu à donner sa voix au candidat insoumis. Avec l’espoir d’un second tour débarrassé de l’extrême droite.
Le candidat de La France insoumise est le plus populaire, après Marine Le Pen, dans les outre-mer. Déplacements, programme dédié et soutiens : Jean-Luc Mélenchon en a fait un axe important de sa campagne. Non sans angles morts, ni paradoxes.
Lors de son « meeting pour la paix », le candidat « non-aligné » a développé sa vision en matière de politique internationale, sans s'encombrer de précisions s'agissant de la guerre en Ukraine. Sur la politique extérieure comme intérieure, il a tenté d’installer un duel avec Macron, qu'il imagine pouvoir affronter au second tour.