Plutôt le Rassemblement national que le Front populaire : telle est la musique sous-jacente de l’attaque calomnieuse d’Emmanuel Macron et de ses soutiens contre l’union des gauches et des écologistes, une union qualifiée d’indécente et accusée d’antisémitisme.
À eux deux, ils représentent 116 années de mandats. Et ils incarnent, chacun à sa façon et dans son style, l’errance de la gauche bloquée et fracturée des années 2000-2020. Septuagénaires, jusqu’à quand entendent-ils imposer leur dualité rebutante à la gauche de 2024 ?
Alors que l’extrême droite n’a jamais été aussi proche du pouvoir, le président de la République s’est employé mercredi à attaquer la gauche unie, placée sur le même plan que le Rassemblement national. Une stratégie irresponsable, à rebours des valeurs républicaines qu’il prétend défendre.
Dans une configuration politique inédite, l’extrême droite est aux portes du pouvoir en France. Seul un front commun des gauches sociales et écologistes, que les partis ont commencé à esquisser lundi soir, est à même d’écarter la menace du RN aux législatives. Il revient à la société civile de se mobiliser pour s’assurer que les divergences ne prendront pas le dessus.
En annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale, le président de la République espère s’imposer de nouveau comme seul rempart face à l’extrême droite. Mais cette stratégie est aujourd’hui usée jusqu’à la corde. Et fait prendre un risque majeur à tout le pays.
L’intervention du chef de l’État pratiquement à la veille du scrutin européen illustre, une nouvelle fois, l’omnipotence du pouvoir présidentiel français. Mais elle confirme aussi qu’à cette pathologie institutionnelle, ruineuse pour la démocratie, s’ajoute l’usage particulièrement toxique qu’en fait cette présidence.
Une crise agricole et d’impressionnants reculs ; deux grands débats télévisés qui traitent l’écologie par le petit bout de la lorgnette : la campagne des européennes a rendu l’écologie politique inaudible.
Dès le rachat des turbines Arabelle, Emmanuel Macron s’est empressé le 31 mai de célébrer l’opération. C’est pourtant lui qui avait organisé leur vente, sept ans auparavant. Mais si les turbines reviennent, la technologie est passée sous contrôle américain.
En privilégiant l’usage de la force au compromis politique, en évoquant l’idée de soumettre au référendum national la question du dégel du corps électoral, et en niant les racines du problème, le chef de l’État renoue avec les démons de la République.
La frappe meurtrière qui s’est abattue sur un camp de déplacés à Rafah révèle, une nouvelle fois, l’extrême violence de la guerre menée par Israël depuis bientôt huit mois. Les pays occidentaux, dont la France, ne peuvent plus se contenter de condamnations de façade.