Social-libéral, social-démocrate, socialiste: les ministres du gouvernement Valls ne savent plus comment ils s’appellent, et plus vraiment où ils habitent. Deux ans et demi après la victoire de François Hollande, ils en sont à devoir prouver leur appartenance à la gauche et à aligner de confuses explications.
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Le nouveau ministre de l’économie, ancien conseiller de Hollande, est un ardent défenseur d’une rénovation profonde des théories de la gauche. «L’idéologie de gauche classique ne permet pas de penser le réel tel qu’il est», estime-t-il. Verbatim d'un entretien réalisé il y a un an.
En désaccord avec la politique économique, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti quittent le gouvernement. Face à l'aggravation de la crise, Hollande et Valls veulent aller plus loin, et plus vite, dans leur rupture avec la gauche. Au risque de ne plus avoir de majorité.
Dans une lettre envoyée à François Hollande et Manuel Valls, Aurélie Filippetti, ministre de la culture depuis mai 2012, explique pourquoi elle n'est pas «candidate à un nouveau poste ministériel».
Depuis le début de la guerre menée par Israël à Gaza, Manuel Valls a été le plus virulent pour dénoncer les manifestations de soutien aux Palestiniens organisées en France et pour condamner ce qu’il appelle un « nouvel antisémitisme ». Des propos conformes à ses déclarations des dernières années, mais qui détonnent avec ses engagements passés comme maire d’Évry.
Mediapart organisait jeudi soir une émission en direct de la rédaction autour de la situation à Gaza. Deux plateaux au programme : le premier sur la situation au Proche-Orient, le second sur les conséquences en France. Vidéos en "replay" dans l'article.
A. a été condamné à quatre mois de prison avec sursis après les incidents de la manifestation de soutien à Gaza, interdite le 19 juillet. À 33 ans, cet informaticien, père de trois enfants, et au casier judiciaire vierge, ne comprend toujours pas ce qu'il lui est arrivé.
De l’alignement préalable sur la droite extrême israélienne à l’interdiction de manifestations de solidarité avec le peuple palestinien, sans compter l’assimilation de cette solidarité à de l’antisémitisme maquillé en antisionisme, François Hollande s’est engagé dans une impasse. Politiquement, il n’y gagnera rien, sauf le déshonneur. Mais, à coup sûr, il y perd la France.
Depuis qu’il est à l’Élysée, François Hollande a presque autant déçu sur la scène internationale qu’en matière de politique intérieure. Il donne le sentiment d’un pouvoir qui dirige et décide au fil de l’eau, cédant aux sirènes souvent réactionnaires de l’air du temps.