L’Élysée et Matignon ont brutalement désavoué la ministre de la justice pour la nomination du nouveau procureur de la République de Paris. À gauche, plusieurs parlementaires dénoncent une nouvelle dérive monarchique de la Ve République et s’inquiètent de l’indépendance de la justice.
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Au menu cette semaine : retour sur l’affaire Benalla, les gauches et les migrants (avec François Héran), un entretien avec Pierre Schœller à propos de son film Un peuple et son Roi et un débat autour de l’expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée ».
Selon nos informations, une ancienne directrice de casting, qui avait fait un signalement au procureur de la République en juillet, a été auditionnée jeudi dans le cadre de l’enquête pour viol ouverte contre le cinéaste français. Elle dénonce plusieurs « agressions sexuelles » dont elle aurait été victime.
Après avoir déposé plainte pour viol contre Luc Besson le 18 mai, l’actrice Sand Van Roy a été qualifiée de « call-girl » et accusée à tort d’avoir affirmé avoir été droguée par le cinéaste. Autant d’imprécisions et d’erreurs qui ont discrédité d’emblée sa parole et qui reflètent les difficultés souvent rencontrées par les femmes témoignant de violences sexuelles.
Plusieurs hauts fonctionnaires jugent « légitimes » les violences commises le 1er mai dernier par l’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron et justifient ainsi l’absence de procédure à son encontre. À leurs yeux, le seul problème, c’est qu’il n’était ni policier ni gendarme.
Les dix jours d’auditions à l’Assemblée et au Sénat ont permis de retracer plus précisément la chronologie de l’affaire impliquant l’Élysée, mais surtout de soulever les incohérences sur la « sanction » prononcée par le Palais ainsi que les zones d’ombre sur le rôle tenu par l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron. L'enquête du Sénat reprendra en septembre.
Selon les documents obtenus par Mediapart, plusieurs comptes Twitter soutiens de LREM ont diffusé, jeudi 19 juillet, les images de la vidéosurveillance de la place de la Contrescarpe, avant de les effacer. Alexandre Benalla a reconnu les avoir transmises à l’Élysée peu après les révélations du Monde. Vendredi 27 juillet, le parquet a élargi l'enquête à d'éventuels faits de « recel de détournements d'images issues d'un système de vidéoprotection ».
Emmanuel Macron a juré mardi soir être le « seul responsable » de l’affaire Benalla. « Qu’ils viennent me chercher », a-t-il lancé. À l’Assemblée, les députés d’opposition n’ont pas été convaincus par l’audition d’un des principaux collaborateurs du président et réclament celle du secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler. Au Sénat, les syndicats de policiers ont dénoncé le rôle d’Alexandre Benalla, qui « faisait régner la terreur ».
L’incident est survenu lundi 23 juillet. Jugé en comparution immédiate au tribunal de grande instance de Paris, Mohamed F. affirme avoir été frappé à plusieurs reprises. Selon les informations de Mediapart, une plainte contre X a été déposée. Le policier a également porté plainte.
Le député socialiste exprime sa « frustration » au terme de la première journée d'audition de la commission d'enquête de l'Assemblée sur l'affaire Benalla. Il demande l'audition de plusieurs collaborateurs de l'Élysée.