Deux des influenceurs niçois qui participaient activement à la chaîne Jean Pormanove ont recommencé à diffuser des mises en scène d’actes de violence. Selon les informations de Mediapart, la justice a ouvert une nouvelle enquête en flagrance vendredi 10 octobre et le lieu de tournage a été perquisitionné.
Issu de l’hybridation de multiples communautés toxiques, l’« extrémisme nihiliste violent » s’incarne dans une fascination pour la violence et la haine de l’humanité. Des crimes comme la « sextorsion », mais aussi des fusillades de masse, en sont la conséquence directe.
Un rapport du Sénat pointe la prolifération de sites, souvent ressemblants à leur version officielle, qui proposent de réaliser des démarches administratives à la place des usagers perdus. Parfois au prix fort. La rapporteuse du texte s’inquiète de pratiques commerciales trompeuses, à la frontière de la légalité.
En revanche, Google devra mettre à la disposition des « concurrents qualifiés » certaines données d’indexation de recherche et d’informations sur les interactions des utilisateurs pour que ses rivaux puissent améliorer leurs services.
Après la mort en direct du streamer Raphaël Graven, le parquet de Paris a ouvert lundi 25 août une enquête préliminaire concernant, cette fois, le service de streaming australien. C’est la troisième procédure lancée depuis les premières révélations de Mediapart en décembre 2024.
Selon la ministre du numérique, les forces de l’ordre derrière la plateforme Pharos ont été alertées 80 fois à propos de la chaîne vidéo Jeanpormanove. Des gendarmes sont aussi passés cinq fois sur le lieu du tournage, dans le mois qui a précédé la mort en direct du streamer Raphaël Graven.
Lundi 18 août, la mort en direct de Raphaël Graven, alias « Jean Pormanove », a jeté une lumière crue sur le spectacle sordide diffusé sur la plateforme de streaming Kick. Nathan Ferret, sociologue, analyse les ressorts d’une violence « ritualisée » qui a fédéré des milliers de personnes.
Des « pères de famille » aux stars du foot : le profil des spectateurs de la chaîne de « Jean Pormanove », sur laquelle le streamer Raphaël Graven est mort en direct, est loin de se cantonner à des adolescents ou à des marginaux. Mais un petit noyau dur, avide de violence, peine encore aujourd'hui à se remettre en question.
Jamais saisie autrement que par nos demandes et celle de la Ligue des droits de l’homme avant le 18 août, l’autorité de régulation de l’audiovisuel répond à Mediapart et confirme que l’Office anticybercriminalité n’a rien entrepris au sujet de Kick avant la mort du streamer.
Depuis la mort du streamer en direct sur la plateforme Kick après plusieurs mois de violences diffusées en ligne, le régulateur de l’audiovisuel est critiqué pour ne pas avoir agi assez rapidement. Explications de l’association européenne sur les droits numériques.
Les vidéos des sévices subis par le streamer les jours avant sa mort ont été remises en ligne jeudi par la plateforme Kick. La ministre du numérique se dit « outrée ». L’autorité de régulation de l’audiovisuel, l’Arcom, condamne également. Elles ont finalement été retirées ce vendredi.
La ministre a qualifié « d’horreur absolue » la mort en direct de Jean Pormanove et déclaré saisir l’Arcom. Elle était pourtant avertie des violences contre le streamer dès décembre 2024. Mais elle n’avait, à l’époque, pas agi. Pourquoi ? Mediapart lui a posé la question.
D’après des images visionnées par Mediapart, la gendarmerie a rendu visite, à au moins deux reprises, aux streamers en plein direct, les 13 et 14 août. Mais aussi mi-juillet, toujours pendant le direct, après que des images de « JP » enfermé dans le coffre d’une voiture ont circulé.
Les 300 heures de direct visionnées par Mediapart montrent plusieurs tentatives d’étranglement, de très nombreux coups au visage et des brimades. À plusieurs reprises, Jean Pormanove se plaint, demande d’appeler la police ou l’hôpital. En vain.
Interrogée par Mediapart dès 2024 sur les violences commises sur une chaîne de streaming, la ministre déléguée au numérique n’avait pas répondu. Après le décès survenu en direct, elle dénonce « une horreur absolue ». L’enquête ouverte par la justice en décembre n’a pas non plus empêché les livestreams de continuer.
« Star » d’une chaîne de streaming sur la plateforme Kick, Raphaël Graven, connu sous le pseudo « Jean Pormanove », est mort dans son sommeil, lors d’un tournage diffusé en direct. Il était la cible d’humiliations et de sévices de la part de ses partenaires streamers, avait révélé Mediapart l’an dernier. Une enquête est en cours, selon le parquet.