Après la course-poursuite qui s’est soldée par un grave accident en avril, les policiers ont d’abord nié tout contact avec le scooter. Face aux témoignages concordants et au revirement d’une collègue, le conducteur reconnaît finalement un choc involontaire, d’après les éléments de l’enquête consultés par Mediapart et StreetPress.
Cinq policiers d’une compagnie de Saint-Denis, la CSI 93, ont été renvoyés devant la cour criminelle de Bobigny pour avoir, lors de son interpellation, tabassé un jeune et avoir occulté ces violences en rédigeant de faux procès-verbaux. Un crime passible de 15 ans d’emprisonnement. « Une décision courageuse qui devrait être la règle », commente l’avocat de la victime, Me Yassine Bouzrou.
En plus de nier les violences policières et le racisme systémique, le préfet de police de Paris assure désormais « qu’il n’ y a pas de racisme dans la police ». Les faits démentent clairement cette affirmation.
Au moment de l’adoption, sous pression des policiers, de la loi de 2017 modifiant les conditions d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre, la Commission nationale consultative des droits de l’homme, le Défenseur des droits et la société civile avaient alerté sur l’inévitable explosion du nombre de victimes à venir.
Dans une indifférence quasi générale, ce jeune Guinéen de 19 ans a été tué par un policier le 14 juin dernier alors qu’il partait travailler. Ses proches, qui ont déposé plainte, remettent en cause la version policière et demandent « justice pour lui et pour Nahel ».
Ali Rabeh, maire de Trappes, et Amal Bentounsi, fondatrice du collectif Urgence, notre police assassine, reviennent dans « À l’air libre » sur la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre, et les révoltes qui ont suivi dans de nombreuses villes de France.
Tabassé en novembre 2020 par trois policiers alors qu’il rentrait dans son studio de musique parisien, le producteur Michel Zecler réagit, auprès de Mediapart, à la mort de Nahel sous le tir d’un policier.
Dans une note consacrée aux réactions dans les « quartiers sensibles » après le meurtre de Nahel, le Renseignement territorial souligne les prétendus risques générés par de simples appels à manifester. Même les commentaires publics d’Omar Sy et de l’attaquant du PSG sont cités.
Le seul décompte indépendant des décès causés par l’action des forces de l’ordre, tenu à jour par le site d’information Basta ! depuis dix ans, recense « deux fois plus de décès depuis 2020 que la moyenne observée dans la décennie précédente ». Notamment par arme à feu.
La mort de Nahel s’inscrit dans une longue série de décès depuis l’entrée en vigueur en 2017 d’un article de loi permettant un usage facilité des armes à feu pour les forces de l’ordre. Rien qu’en 2022, 13 personnes ont été tuées par des tirs de la police française sur leurs véhicules.
Lors de ce rassemblement contre la réforme des retraites, un policier a lancé une grenade de désencerclement aux pieds du manifestant, selon les images de vidéosurveillance obtenues par l’IGPN. Sébastien N. a perdu son œil gauche.
Lundi 15 mai, Pascale Pascariello était l’invitée de « Abonnez-vous ». Journaliste du pôle Enquêtes de Mediapart, elle couvre notamment les violences policières et les procédures auprès de l’IGPN.
Des centaines de personnes ont exprimé, dimanche à Paris, leur soutien aux trois jeunes victimes d’un grave accident de scooter, dans lequel la police est mise en cause. Des témoins ont fait changer les policiers de version des faits. Un collectif s’organise pour accompagner les familles.
Dans un rapport d’avril 2021, rendu public seulement le mois dernier, l’Inspection générale de la police nationale regrettait que les agents chargés de constater les outrages sexistes soient insuffisamment formés et guidés, par leur hiérarchie comme par les parquets.
Après « plusieurs incidents » survenus en 2020, le directeur général de la police nationale avait commandé deux audits sur l’application des règles disciplinaires dans les écoles de police françaises. Les conclusions de l’IGPN, sévères, n’ont été rendues publiques que deux ans plus tard.
Pendant deux ans, le ministère de l’intérieur a refusé de publier trois rapports réalisés par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), portant sur des sujets d’intérêt général et financés par des fonds publics. Il a fini par les mettre en ligne juste avant que le tribunal administratif, saisi par Mediapart, ne l’y oblige.