Le 23 mars 2023, à Rouen, une manifestante pacifique a perdu un bout de son pouce après un tir de grenade lancée par un policier. Le procureur qui a ouvert l’enquête, le même qu’à Sainte-Soline, n’a rien trouvé à redire au comportement des forces de l’ordre.
Après trois signalements visant le même fonctionnaire de police, une enquête a été confiée à l’IGPN mercredi 19 novembre pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique ». Les trois plaignants, touts opposants à la déviation de Saint-Péray, témoignent pour Mediapart.
La police et la gendarmerie sont-elles hors de contrôle ? Dans « À l’air libre », retour sur les révélations de Mediapart et « Libération » sur les violences des gendarmes à Sainte-Soline en 2023 avec nos journalistes, Alix, manifestante blessée à Sainte-Soline, et le réalisateur Dominik Moll, dont le film « Dossier 137 » sort mercredi 19 novembre.
Flagrant déni publie mardi 18 novembre une étude critique sur la « police des polices » à la française (IGPN, IGGN, « cellules déontologie »). L’ONG conclut à une augmentation de la « délinquance policière » et à une dégradation de son traitement judiciaire.
L’enquête pour identifier les policiers qui, en 2018, ont fracassé le crâne de la jeune femme à Marseille prend un virage décisif. Selon nos informations, des agents ont reconnu avoir été présents au moment des violences. L’un d’eux dénonce les pressions de sa hiérarchie et du syndicat Alliance pour couvrir ses collègues. Après ces révélations, deux policiers de la BAC ont été mis en examen le 14 novembre pour non-assistance à personne en danger.
Pour Michel Forst, rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseurs de l’environnement, les vidéos publiées par Mediapart et « Libération » montrent que les violences policières « ne sont pas de simples “dérapages” individuels » et « appellent des poursuites judiciaires ».
La justice et la gendarmerie se renvoient la balle quant à l’absence de prise en compte des vidéos vieilles de deux ans révélées par Mediapart et « Libération ». Retour sur l’accès des différents protagonistes à ces images… ou sur la connaissance qu’ils auraient dû en avoir.
Les forces de l’ordre n’ont pas formellement empêché les pompiers et le Samu de secourir les blessés lors de la manifestation du 25 mars 2023, affirme l’enquête de la gendarmerie. Mais le protocole mis en place a entraîné d’importants retards et de nombreux quiproquos.
Après les révélations de Mediapart et de « Libération », Laurent Nuñez a demandé mercredi l’ouverture d’une enquête administrative sur le comportement des gendarmes, deux ans et demi après les faits. Interrogé sur France Inter, il a refusé de les qualifier de violences policières. Les manifestants blessés, eux, dénoncent les donneurs d’ordres.
Aucun des gendarmes ayant gravement blessé Serge D., « Alix », Mickaël B. et « Olivier » lors de la manifestation contre les mégabassines du 25 mars 2023 n’a été identifié. Mais des « tirs tendus » de grenades, pourtant interdits, ont bien eu lieu.
Mediapart et « Libération » révèlent des images inédites du 25 mars 2023, filmées par les caméras-piétons des gendarmes. Elles montrent des consignes prohibées et dangereuses données par la hiérarchie, un vocabulaire guerrier et une troublante satisfaction de blesser « l’adversaire ».
Vingt ans après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, le constat est implacable : les violences policières concernent toute la population. Et les jeunes hommes racisés restent les premiers ciblés. En avant-première, un extrait de notre émission spéciale à Bobigny qui sera diffusée mardi 28 octobre.
Plusieurs médias ont rapporté l’arrestation de deux hommes dont l’un s’apprêtait à quitter la France. Des informations confirmées par la procureure de la République Laure Beccuau, qui communiquera « des éléments complémentaires à l’issue de cette phase de garde à vue ».
Lors de la journée de manifestation du 18 septembre à Marseille, Clémence, 20 ans, est violemment frappée par deux policiers. La scène avait été filmée par l’AFP. La jeune femme a porté plainte mercredi pour violences en réunion par personnes dépositaires de l’autorité publique.
Une enquête sur les dérives de policiers marseillais au cours d’une opération de lutte contre les stupéfiants a révélé de nombreux manquements de leur hiérarchie, jusqu’au siège de Nanterre.
Un gardien de la paix a été condamné à huit mois de sursis, à la suite de violences commises contre un adolescent de Vaulx-en-Velin, en 2020. Une décision judiciaire qui étrille le fonctionnement de la « police des polices » locale, qui avait écarté la responsabilité du policier. Celui-ci compte faire appel.