La Contrôleuse des lieux de privation de liberté constate « un recours massif » aux gardes à vue pendant les manifestations contre la réforme des retraites, « à titre préventif » et « à des fins de maintien de l’ordre public ». Gérald Darmanin estime qu’elle « excède ses compétences ». Elle réagit sur Mediapart.
Le syndicaliste de Sud Rail, grièvement blessé à œil par une grenade lors de la manifestation du 23 mars à Paris, a déposé plainte pour « violences volontaires ayant entraîné une mutilation par dépositaire de l’autorité publique ». Mediapart l’a rencontré.
Cet étudiant tchadien, victime d’insultes racistes et de coups de la Brav-M en mars, avait été de nouveau interpellé le 14 avril. Il a été dénigré tout un week-end avant d’être relâché sans poursuite. Il accuse la syndicaliste de diffamation et d’avoir fait fuiter la procédure dans la presse.
Vendredi 21 avril, le conducteur de la voiture de police impliquée dans un grave accident avec un scooter, une semaine plus tôt à Paris, a été mis en examen pour « violences avec arme » et « faux en écriture publique ». L’enquête est désormais aux mains d’un juge d’instruction.
Les parents des trois mineurs blessés le 13 avril appellent les autorités à « faire toute la lumière » sur les circonstances de l’accident. Un quatrième témoin, retrouvé par Mediapart et StreetPress, dit avoir vu la voiture de police « faire une embardée » pour « faire tomber » leur scooter. Trois policiers sont en garde à vue.
Jugé pour avoir tiré à deux reprises sur une voiture occupée par six jeunes hommes - ses tirs avaient frôlé la tête du conducteur, un fonctionnaire de la BAC a plaidé la légitime défense tout en reconnaissant « avoir tiré sans viser ». Il a été condamné à trois mois de prison avec sursis, ce mardi, à Paris.
Le 13 avril, trois mineurs à scooter de 13, 14 et 17 ans ont chuté alors qu’ils tentaient d’échapper à un contrôle de police, dans le XXe arrondissement de Paris. Trois témoins affirment que la voiture de police les a volontairement percutés. Une enquête a été confiée à l'IGPN.
L’Observatoire parisien des libertés publiques s’est penché sur l’action de ces brigades policières motorisées depuis leur création, en mars 2019. Dans un rapport publié jeudi 13 avril, il les accuse de pratiques « intimidantes » et « virilistes », susceptibles de « dissuader » les manifestations.
Six jours après l’arrestation musclée d’un jeune lycéen à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) jeudi 6 avril, l’émotion reste entière au lycée Jules-Ferry. Une procédure d’interpellation qui aurait été « respectée », selon la préfecture. Des arguments qui ne satisfont pas côté syndicat et corps enseignant. En interne, on s’inquiète aussi des conditions de la mobilisation de demain.
Lors de la manifestation organisée à Paris le 1er décembre 2018, un policier parisien avait grièvement blessé un gilet jaune à proximité des Champs-Élysées. La juge d’instruction chargée du dossier considère qu’il existe suffisamment d’éléments pour le renvoyer devant le tribunal correctionnel.
De nombreuses personnes blessées à Sainte-Soline lors de la manifestation contre les mégabassines le 25 mars ont fui les hôpitaux les plus proches par peur de se faire arrêter ou ficher par la police. Le procureur de la République a fait saisir les noms des blessés graves ainsi que les vêtements d’un manifestant hospitalisé.
Loin d’être mis en difficulté sur les violences policières lors des manifestations de Sainte-Soline ou contre la réforme des retraites, le ministre de l’intérieur a pilonné ses adversaires : « l’ultragauche », le Conseil constitutionnel et la Ligue des droits de l’homme.
Au soir du lundi 20 mars, plusieurs dizaines de manifestants se sont retrouvés bloqués dans une petite rue de la capitale alsacienne, ont été gazés à plusieurs reprises, puis pris en étau. La police refuse de parler de nasse. Les témoins, eux, ont vécu de longues minutes traumatisantes.
Tom, un manifestant présent samedi à Sainte-Soline, témoigne de ce qui est arrivé à Serge D., un des blessés graves dans le coma. Il se trouvait derrière lui lorsqu’il a été touché. Il affirme avoir vu une grenade exploser sur le casque de Serge D. Sous couvert d’anonymat, il raconte comment il a tenté, avec des medics, de le soigner. Lui aussi confirme que les secours ont été empêchés par la gendarmerie.
Ce manifestant de 32 ans, touché à la tête lors de la manifestation anti-bassine du 25 mars, se trouve toujours entre la vie et la mort. Mediapart a pu reconstituer son itinéraire et son évacuation tardive par les secours, sur la base des témoignages de ceux qui l’ont pris en charge et des éléments rendus publics par les autorités.
Dans un enregistrement révélé par « Le Monde », un pompier et un opérateur du Samu confirment que les secours ont été bloqués, alors qu’un manifestant était en danger de mort sur le site, samedi dernier. Mediapart diffuse des extraits sonores qui contredisent la version des autorités.