Des soupçons pèsent depuis dix ans sur l’ampleur du travail effectué par l’épouse de Bruno Le Maire, une artiste peintre rémunérée comme assistante parlementaire entre 2007 et 2013, aux frais du contribuable. Une affaire dont la justice ne s’est jamais saisie.
Après nos révélations sur les cadeaux de Richard Orlinski à des personnalités politiques, nous sommes allés à Nice, pour savoir si Christian Estrosi avait déclaré au déontologue de la ville et de la métropole les nombreuses statues que son ami artiste lui a envoyées ces dernières années.
Selon nos informations, l’artiste controversé a offert des œuvres à des ministres, des conseillers du président et même à Brigitte Macron. Le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler, dont l’épouse prodigue des conseils à Richard Orlinski, a lui aussi reçu sa « magnifique » statuette en janvier.
La plus haute juridiction a confirmé la condamnation de l’ancien président du conseil général dans l’affaire qui porte son nom. Définitive, cette décision entraîne la perte de son mandat de sénateur, mais aussi une peine de prison ferme sous bracelet électronique.
Ces dernières années, Richard Orlinski a offert de nombreuses œuvres – vendues plusieurs milliers d’euros sur le marché – aux époux Estrosi, mais aussi à des élus parisiens, à commencer par Anne Hidalgo, au moment où il bénéficiait d’expositions à Nice et dans la capitale. Dernier présent en date : une statue d’ours livrée à l’adjoint aux sports de la maire de Paris, en pleine négociation pour les JO. L’élu a restitué cette œuvre... après avoir reçu des questions de Mediapart.
Une vaste enquête judiciaire a été ouverte concernant les activités du Cidefe, organisme de formation historique des élus communistes. La justice suspecte notamment des faits de « détournement de fonds publics » et de « financement illégal de parti politique ».
Le cas d’Agnès Firmin Le Bodo, ministre de la santé visée par une enquête pour avoir reçu, en tant que pharmacienne, des cadeaux du laboratoire Urgo, révèle la faiblesse du contrôle dudit ministère sur les laboratoires pharmaceutiques.
Le 22 novembre, le célèbre cabaret parisien a compté parmi ses spectateurs une quinzaine de maires du pays d’Aix-en-Provence. Cette « soirée promotionnelle » a été offerte par l’office foncier solidaire de Bouc-Bel-Air, une association agréée par l’État et financée par plusieurs communes du coin.
Les cadeaux de la multinationale Urgo aux pharmaciens, pour lesquels la ministre de la santé est visée par une enquête, ont fait perdre aux finances publiques jusqu’à 14 millions d’euros de recettes fiscales, selon les calculs de Mediapart.
Au lendemain des révélations de Mediapart, l’Élysée et Matignon refusent de dire à Mediapart s’ils étaient informés de l’enquête judiciaire qui visait Agnès Firmin Le Bodo lorsqu’ils l’ont promue ministre de la santé. À bas bruit, plusieurs sources gouvernementales peinent à imaginer son maintien en poste.
Mediapart publie des extraits du catalogue Urgo dans lequel la ministre de la santé a gratuitement fait son shopping pendant des années. Le principal syndicat des pharmaciens appelle à sa démission. L’Ordre prévient qu’il pourrait prendre des sanctions.
D’après nos informations, Agnès Firmin Le Bodo, nommée mercredi après la démission d’Aurélien Rousseau, est visée par une enquête sur les cadeaux de la multinationale Urgo. En tant que pharmacienne, elle est soupçonnée d’avoir reçu de 2015 à 2020 pour 20 000 euros de bouteilles de champagne, montres de luxe, etc.
L’enquête contre le parti de Bruno Le Maire a été classée sans suite par le parquet de Paris pour cause d’absence d’infraction. Le signalement de la Commission nationale des comptes de campagne portait sur des abandons de créances. Mais la justice a considéré qu’il ne pouvait s’agir de financements illicites.
Comme secrétaire d’État chargé du numérique, Cédric O défendait la régulation de l’intelligence artificielle. Il conseille à présent l’inverse à Élisabeth Borne, en tant que lobbyiste du secteur, au nom de la principale start-up française. La Haute Autorité pour la transparence lui avait pourtant demandé de se tenir à l’écart des affaires publiques.
Le groupe français de défense Thales a rémunéré en secret, comme consultant, son ancien directeur de l’éthique Dominique Lamoureux, lorsqu’il a quitté le groupe pour entrer au conseil de l’Agence française anticorruption. L’intéressé, qui préside aujourd’hui le comité d’éthique de la SNCF, dément tout conflit d’intérêts.
Le parquet de Marseille vient de rendre son réquisitoire dans l’affaire d’« atteintes à la probité » au sein de l’office HLM Habitat Marseille Provence, pour des faits s’étalant de 2009 à 2011. L’ex-femme du président de région Renaud Muselier et un de ses collaborateurs historiques, Jean-Luc Ivaldi, risquent un procès.