Journaliste santé depuis 15 ans, j'ai intégré la rédaction de Mediapart pour suivre la crise du Covid. Quand elle sera terminée, je réécrirai sur la crise de l'hôpital, de la médecine de ville, la vie des soignants et des patients, notre système de santé solidaire, qui doit le rester, les inégalités et les conflits d'intérêt qui le minent. Longtemps journaliste indépendante, j'ai écrit pour Mediapart et la presse spécialisée (L'infirmière magazine, surtout), qui m'a permis de me familiariser avec ces sujets compliqués. J'ai fait un détour à la télévision, en tant que co-auteure du documentaire Diabète, une addition salée, diffusé sur Arte.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
La ministre de la santé renonce à la généralisation du tiers payant, à la grande satisfaction des syndicats de médecins libéraux. Pour se justifier, elle se livre à une lecture très partielle d’un rapport de l’inspection des affaires sociales.
Sans sommation, les associations de la cité du Franc-Moisin, parmi lesquelles La Place Santé, ont appris cet été qu’elles perdaient de nombreux contrats aidés. Certaines de leurs missions, voire leur existence, sont aujourd’hui menacées. Ce sont pourtant des structures indispensables à la politique de la ville. Pour elles, le message du gouvernement est clair : « On coûte cher et on ne sert à rien. »
Voici l'histoire de personnes gravement malades. Chacune perçoit autour de 1 000 euros par mois, provenant des aides sociales. Elles ont dû retarder des soins urgents, ou y renoncer car elles sont trop riches pour percevoir la CMU, trop pauvres pour se payer un contrat complémentaire pourtant indispensable.
Il y a un an, la complémentaire santé en entreprise était généralisée. 400 000 salariés qui n’avaient aucune couverture hors de la Sécurité sociale sont désormais protégés. Mais la solidarité avec les non-salariés a diminué.
Malgré les promesses, les socialistes n’ont réformé qu’à la marge, et à la dernière minute, le système de financement de l’hôpital porteur d'effets désastreux sur le personnel et la qualité des soins. Dernier volet de notre enquête sur la tarification à l’activité.
L’assurance maladie consacre 3,1 milliards d’euros par an à la dialyse, au détriment de la greffe pourtant moins coûteuse et plus efficace pour les patients atteints d’insuffisance rénale terminale. Mais la dialyse assure aux établissements de santé soumis à la tarification à l'acte de confortables revenus.
Le ministère de la santé vient de perdre tout droit de regard sur la procédure médicale qui permet à un étranger malade d’accéder à un titre de séjour pour soins. Ce sont désormais des médecins employés par le ministère de l’intérieur qui rendront un avis médical.
Pour la Haute autorité de santé, les médicaments de la maladie d’Alzheimer doivent être déremboursés, car ils sont plus dangereux qu’utiles. Cédant à une culture du médicament qui résiste aux scandales, Marisol Touraine refuse, craignant que les patients ne se sentent abandonnés, faute de traitement.
L’Assemblée nationale débat du dernier projet de loi de financement de la Sécurité sociale du quinquennat. Au niveau comptable, la Sécu est « sauvée », mais les hôpitaux ploient sous les mesures d’économies et le budget de la formation a été siphonné. La médecine libérale, qui déserte les territoires, est au contraire choyée.
La Sécurité sociale est « sauvée », assure la ministre de la santé. Pourtant, les hôpitaux vacillent sous les plans d’économies successifs et la quête perpétuelle de productivité. Exemple au Havre, où une infirmière s’est donné la mort.
L’annonce du 4e plan Autisme a relancé les hostilités entre les associations de parents qui militent pour le développement des méthodes comportementales, et les psychiatres qui défendent une approche pluridisciplinaire qui inclut souvent la psychanalyse. Chaque camp accuse l'autre de vouloir capter, ou conserver, les faibles moyens alloués à l’autisme.
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Le programme de François Fillon aura-t-il un mérite, susciter un sursaut citoyen autour la sécurité sociale ? Une pétition réunit des voix qui comptent dans le milieu de la santé autour d'une idée simple: la sécurité sociale est « le moyen le plus juste et le plus efficient pour un système de santé solidaire ».