Après avoir suivi les questions d'éducation puis de police pour Mediapart, je m'intéresse désormais aux minorités. Je vis à Marseille, et le reste du temps dans le TGV Paris-Marseille.
Ma déclaration d'intérêts
Pourquoi des terroristes surveillés parviennent-ils à passer à l’acte ? Pourquoi les agents semblent-ils condamnés à constater leur impuissance chronique ? Pourquoi la classe politique refuse-t-elle d’engager la grande remise à plat réclamée par de nombreux spécialistes ? Mediapart a interrogé des dizaines de personnes (magistrats, agents secrets, policiers, experts, politiques…), s’est plongé dans plusieurs procédures judiciaires en cours et a épluché divers rapports pour comprendre la crise sans précédent de la lutte antiterroriste en France.
Au tribunal correctionnel de Draguignan, le procureur a requis, le 24 novembre 2015, la démolition de la mosquée de Fréjus pour obtention frauduleuse du permis de construire. Malgré plusieurs décisions de justice ordonnant d'autoriser l'ouverture de cette mosquée, le maire FN de Fréjus, David Rachline, s'y refuse depuis juin.
Squats perquisitionnés, militants assignés à résidence durant la COP21, zones interdites, convocations au commissariat... Avant l'ouverture du sommet de Paris sur le climat, les mesures mises en place pour prévenir de nouveaux attentats sont dévoyées.
Selon le ministre de l'intérieur, la responsabilité d'Abaaoud, tué le 18 novembre à Saint-Denis, a été établie « dans la tentative d’attentat de Sid Ahmed Ghlam contre des églises à Villejuif au mois d’avril dernier ». Le dossier judiciaire, que Mediapart a pu consulter, est bien moins affirmatif et fait émerger d'autres acteurs en France et en Syrie.
Le 26 août 2014, un détenu de 23 ans avait été tué d’un coup de feu au visage par un gendarme adjoint qui l’escortait, alors qu’il tentait de saisir l’arme de sa collègue. Pour le procureur, le gendarme se trouvait en légitime défense.
Recherché dans l’Europe entière après les attentats du 13 novembre à Paris, dont il était considéré comme le commanditaire, le djihadiste belge Abdelhamid Abaaoud a été tué lors de l’assaut de Saint-Denis mercredi matin, a annoncé le parquet de Paris.
Les services de sécurité ont dû exfiltrer en catastrophe, vendredi soir, Manuel Valls de son domicile du XIe arrondissement. Après les premières attaques, les terroristes venaient de faire feu à trois cents mètres de son immeuble.
François Hollande veut étendre la déchéance de nationalité – jusqu’ici réservée aux naturalisés français ayant une autre nationalité – aux terroristes nés français. Il entend aussi interdire aux djihadistes ayant une double nationalité de revenir sur notre territoire, en contradiction avec la CEDH.
Mediapart retrace les trajectoires meurtrières des trois « équipes » de terroristes à Paris et Saint-Denis. Les enquêteurs belges et français sont sur la piste de trois frères : l'un s'est fait sauter boulevard Voltaire, un autre est en garde à vue, et le troisième fait l'objet d'un mandat d'arrêt belge.
Au moins un des meurtriers serait un Français radicalisé fiché par les services de renseignement. Un passeport syrien a été retrouvé à proximité du stade de France, sans que l'on sache avec certitude s'il appartient à un terroriste.
La création de la DCRI en 2008 a désorganisé les services de renseignement, comme l'ont souligné les tueries de Merah en 2012, à Toulouse et Montauban. Depuis, malgré les lois antiterroristes qui s'empilent, ces services ont de plus en plus de mal à évaluer la dangerosité des djihadistes de retour de Syrie.
La droite en avait rêvé, le PS le fait. Le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve a confirmé le 12 novembre 2015 son intention d'élargir les conditions dans lesquelles les forces de l'ordre peuvent ouvrir le feu, au-delà des cas de légitime défense. Il s'agirait surtout de cibler des « forcenés » déjà passés à l'acte.
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Comment correspondants états-uniens et britanniques en France voient-ils les polémiques déclenchées par chaque apparition dans le débat public de femmes musulmanes portant un voile ou un turban, qu’il s’agisse de représentante syndicale étudiante ou d’une candidate à une émission de téléréalité ?
Monique Romieu-Prat est psychiatre à Marseille. Elle a écrit ce poème suite au meurtre de Laura et Mauranne, deux étudiantes tuées au couteau dimanche 1er octobre sur le parvis de la gare Saint-Charles. Son poème m'a été transmis par Gérard Perrier, un autre Marseillais qui m'a gentiment autorisée à la publier sur ce blog.
«Qui a tué Ali Ziri», documentaire de Luc Decaster, sort en salle le 7 octobre 2015. Vous souvenez vous ? Le 11 juin 2009, Ali Ziri, retraité algérien de 69 ans, décédait par asphyxie après deux jours de coma, suite à son interpellation par la police à Argenteuil. Depuis, le parti socialiste est arrivé au pouvoir. Mais rien n'a changé.
Engagement du candidat socialiste François Hollande lors de la présidentielle de 2012, la lutte contre les contrôles au faciès est restée lettre morte, en dehors de quelques mesures symboliques comme le toilettage du code de déontologie de la police et gendarmerie nationales. Le récépissé, agité pendant la campagne, s'est heurté à l'opposition de Manuel Valls et des syndicats de police.