«Neruda» et «Jackie»: Pablo Larraín, coup sur coup
Sorti en salle le 1er février, Jackie fait suite à Neruda, du même Pablo Larraín, sorti seulement quatre semaines plus tôt. Deux figures historiques, la « première dame » américaine et le poète prix Nobel. Deux biopics qui traitent de façon très différente d’un même sujet : l’Histoire et ses histoires, leurs auteurs et leurs acteurs, leurs créateurs et leurs créatures.
Quatre semaines à peine se sont écoulées entre les sorties de Neruda (4 janvier) et de Jackie (1er février). Ce genre de doublé est devenu rarissime dans la carrière d’un cinéaste. L’accélération, en l’occurrence, ne tient pas, en tout cas pas seulement, aux contingences parfois hasardeuses de la distribution française. Pablo Larraín a bien précisé en effet que Neruda et Jackie avaient été pour ainsi dire conçus ensemble. Il est donc possible d’envisager cette paire comme un moment autonome dans l’œuvre en constitution rapide – sept longs métrages en dix ans – du Chilien. Possible et même souhaitable, voire nécessaire, dans la mesure où c’est précisément à cela que s’emploient ces deux beaux films : conférer une manière d’autonomie aux brefs segments qu’ils extraient de la vie de leurs protagonistes.