Il y a 75 ans mourait, les armes à la main dans le Vercors, l’écrivain Jean Prévost. Une mort qui a éclipsé l’œuvre de cet auteur prodige de l’entre-deux-guerres. Cet oubli malencontreux est en partie levé par la réédition de son Journal de travail. À considérer notamment comme un manuel à l’usage des jeunes pigistes aspirant à la littérature.
Dans le vieux débat initié par Sainte-Beuve sur les rapports entre la vie et l'œuvre d'un écrivain, Jean Prévost est un cas singulier : sa mort a éclipsé sa vie et son œuvre. Quand on le connaît, ce qui n'est pas si fréquent, c'est comme capitaine Goderville, officier du maquis du Vercors, un des très rares écrivains français des années 1930, avec René Char et Roger Vailland, à avoir participé à une résistance autre que littéraire dans la France occupée ; et le seul à y avoir laissé la vie.