Et si nous étions, au milieu de cette dépression planétaire, en train de traverser la plus grande révolution de l’histoire ? C’est ce que le philosophe va explorer dans cette chronique.
L’historienne de la psychanalyse Élisabeth Roudinesco a déclaré qu’il existait « une épidémie de transgenres ». Cette formule revient à « sortir la machine à détecter les dégénérés », lui répond le philosophe Paul B. Preciado, pour qui il y a trop d’obsession pour le binarisme sexuel et le genre normatif, et trop de peur du changement.
Célébrons la Journée des droits des femmes en brisant la logique binaire et hiérarchique qui fait des femmes des sujets politiques subalternes. Luttons pour la réversibilité des genres et pour l’abolition des inscriptions administratives de la différence sexuelle et de genre.
À Washington, le 6 janvier dernier, les partisans de Donald Trump ont mis en scène une véritable bataille des corps : masculin, blanc, souverain et sans masque. C’est une réponse directe à la révolution transféministe et antiraciste en cours, et le signe d’une réforme patriarcale et coloniale en construction.
2020, « l’année où les jours, comme des perles brisées, ont glissé du collier du temps », n’a pas cessé de recommencer, encore et encore : année du virus, de l’enfermement, de la catastrophe au Liban, des révoltes contre la violence raciste de la police et contre le patriarcat.
L’étude des féminicides révèle que les femmes sont l’objet de violence parce qu’elles sont culturellement placées dans une position politique subalterne vis-à-vis de l’homme hétéro-patriarcal. Mais aussi que les meurtres dans la sphère domestique ont lieu dans le cadre des relations hétérosexuelles. Pour rendre possible l’émancipation des femmes et des hommes, il faut se libérer de l’hétérosexualité.
La mutation néo-patriarcale et néo-raciste de l’Europe, commencée avec les politiques frontalières de Lesbos et de Calais, se poursuit activement au sein des parlements polonais et hongrois. Cette contre-révolution prospère sur le négationnisme : du climat, du genre et de la colonisation.
Par la déclaration du consensus de Genève, 32 États affirment leur souveraineté contre le droit à l’avortement, dont les États-Unis, le Brésil, l’Égypte, la Pologne et la Hongrie. Un nouveau bloc techno-patriarcal se construit à l’échelle planétaire. Contre ce néolibéralisme autoritaire, il est urgent de développer des stratégies de résistance.
Musulmane et lesbienne, l’écrivaine Fatima Daas a déclenché une controverse en disant ne pas pouvoir s’empêcher de penser que l’homosexualité est un péché. Pour Paul B. Preciado, ces paroles sont complexes et importantes, car elles se situent en dehors du féminisme républicain.
Et si nous étions, au milieu de cette dépression planétaire, en train de traverser la plus grande révolution de l’histoire ? C’est ce que le philosophe va explorer dans cette chronique. Premier épisode : nous sommes les corps par lesquels la mutation arrive et s’installe. La question n’est plus de savoir qui nous sommes, mais ce que nous allons devenir.
Mediapart vous invite en cette année 2023 à un voyage dans l’année 1973 pour en (re)découvrir les moments plus ou moins connus et mieux comprendre les évolutions du dernier demi-siècle. Des analyses, des récits, des interviews exploreront cette année du choc pétrolier, et de bien d’autres événements,…
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