Les statistiques les plus récentes révèlent que sept femmes meurent chaque jour des mains de leur mari, de leur ex-mari, du père de leurs enfants, de leur partenaire ou de leur petit ami dans l’un des pays de la Communauté économique européenne. La majorité de ces meurtres ont lieu dans l’espace domestique ou à moins de 300 mètres de celui-ci, et ils arrivent, pour la plupart, après que les femmes ont signalé, au moins une fois, la violence de leur partenaire, sans que ces dénonciations ne donnent lieu à des mesures préventives ou de précaution, juridiques ou policières, qui pourraient empêcher la répétition et l’amplification de cette violence. Jusqu’à la mort. Je me permets de signaler que cela arrive, au cas où on aurait pu l’ignorer, dans les pays occidentaux qui sont régis par des formes de gouvernement dites démocratiques.
Hypothèse révolution (5/9) Chronique
L’hétérosexualité est dangereuse
L’étude des féminicides révèle que les femmes sont l’objet de violence parce qu’elles sont culturellement placées dans une position politique subalterne vis-à-vis de l’homme hétéro-patriarcal. Mais aussi que les meurtres dans la sphère domestique ont lieu dans le cadre des relations hétérosexuelles. Pour rendre possible l’émancipation des femmes et des hommes, il faut se libérer de l’hétérosexualité.
Paul B. Preciado
30 novembre 2020 à 12h49