Entre 1960 et 1996, la France a fait exploser 193 bombes nucléaires entre les îles polynésiennes. Depuis des années, les gouvernements successifs s'efforcent de cacher les conséquences de ces essais nucléaires français dans le Pacifique.
S’il est acquis que les essais nucléaires français ont eu des conséquences désastreuses sur la santé des vétérans et du peuple polynésien, la France et même les autorités locales nient le fait que ces maladies puissent se transmettre de parents à enfants. Sur place, des familles se battent. Premier volet de notre série sur les effets des radiations dans le Pacifique.
Exode rural, inégalités, obésité… En Polynésie française, au-delà des cancers, les essais nucléaires ont bouleversé les sociétés et les structures économiques. Suite de notre série, avec une étape aux îles Sous-le-Vent.
Le projet colonial et les essais en Polynésie française ont d’abord, et avant tout, eu des conséquences politiques. Aujourd’hui encore, le nucléaire est une ligne de fracture dans le champ partisan, notamment autour de l'indemnisation des victimes et du devenir des déchets.
Depuis 2010, un dispositif existe afin que les « irradiés du Pacifique » fassent valoir leurs droits ou obtiennent réparation pour leurs proches décédés. Mais les lois, les décrets et les décisions contradictoires du Conseil d’État se sont multipliés, sans effet autre que de compliquer la tâche des demandeurs.
Disclose et Interprt ont enquêté pendant deux ans sur les conséquences des essais atmosphériques en Polynésie française. À l’aide de milliers de documents militaires déclassifiés, de centaines d’heures de calculs par ordinateur et de plusieurs dizaines de témoignages inédits, cette enquête démontre pour la première fois l’ampleur des retombées radioactives qui ont frappé ce territoire vaste comme l’Europe. Elle dévoile également comment les autorités françaises ont tenté de dissimuler l’impact réel de cette campagne dévastatrice pour la santé des populations civiles et militaires.
Dans un rapport confidentiel, le gouvernement polynésien reconnaît l’existence d’un « cluster de cancers de la thyroïde » directement lié aux essais nucléaires français.
Depuis 2010, le Civen est chargé d’indemniser les victimes des essais nucléaires en Polynésie. D’après l’enquête de Disclose et ses partenaires, ses décisions sont fondées sur de graves erreurs de calcul qui ont pour conséquence un rejet massif des dossiers traités.
En juillet 1974, la France procède à son 41e essai nucléaire en Polynésie. Nom de code : Centaure. D’après l’enquête de Disclose et Interprt, son nuage radioactif a contaminé la totalité des habitants de Tahiti. 110 000 personnes pourraient demander réparation à l’État.
Dans un échange de mails obtenu par Disclose, le ministère des armées reconnaît pour la première fois que 2 000 vétérans du Centre des expérimentations du Pacifique « sont ou seront atteints de cancers ».
À la suite des révélations de Disclose, le Commissariat à l’énergie atomique remet en cause les résultats de l’enquête et se défend d’avoir sous-estimé la contamination des Polynésiens lors des essais nucléaires français dans le Pacifique. Contre-vérités et approximations à l’appui.
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