Mediapart vous invite en cette année 2023 à un voyage dans l’année 1973 pour en (re)découvrir les moments plus ou moins connus et mieux comprendre les évolutions du dernier demi-siècle. Des analyses, des récits, des interviews exploreront cette année du choc pétrolier, et de bien d’autres événements, pour tenter de saisir le chemin que le monde a parcouru depuis cinquante années, et parfois le surplace dans lequel il s’est dangereusement enfermé. Un voyage temporel en forme d’aller-retour.
Le pari de Salvador Allende, celui d’un passage démocratique au socialisme, était-il intenable ? La question, contournée ou délaissée, n’est pas pour autant obsolète. Se préparer à des résistances – pas forcément militaires – reste crucial pour les partisans d’un ordre social alternatif.
Après le coup d’État du 11 septembre 1973, le Chili va être livré aux expérimentations d’économistes formés à l’ombre de Milton Friedman. Devenu le modèle du néolibéralisme, le pays en apprend aujourd’hui les limites.
À la fin des Trente Glorieuses, le travail industriel est devenu invivable. En Allemagne et aux États-Unis notamment, les grèves spontanées se développent, contestant les salaires, mais surtout les conditions de travail. La crise réglera le problème avec violence.
Le projet de rénovation du quartier Maine-Montparnasse, dont la grande tour a été inaugurée en 1973, est le symbole des erreurs architecturales de l’époque. Où l’objectif était moins d’améliorer la qualité de vie des habitants que de développer des quartiers d’affaires modernes.
Personne ne parie un centime sur le succès de « Soleil vert » à sa sortie en avril 1973 : le film a trop de défauts et l’histoire paraît invraisemblable : New York en 2022 étouffant sous la chaleur, et luttant pour survivre alors que toutes les ressources naturelles sont épuisées sur la planète. Cinquante ans plus tard, ce film est devenu culte : il marque la prise de conscience écologique de l'époque.
À la fin du printemps, l’Ajax Amsterdam et son football total emporte une troisième coupe d’Europe d’affilée, marquant de son empreinte l’histoire du jeu. Inspiré par le bouillonnement libéral-libertaire des années 1960 et ses spécificités locales, le structuralisme architectural et le mouvement Provo, Cruyff et les siens vont contribuer à la naissance du football moderne. Mais aussi à son entrée dans l’ère du sport-business.
Devant les hécatombes sur les routes, le gouvernement Messmer doit durcir les limitations de vitesse. Et la crise pétrolière bouscule la domination de la voiture, objet phare des Trente Glorieuses qui, pour autant, a survécu. Un article de la série 1973, année charnière.
Bruce Lee, un jeune acteur sino-américain surtout connu en Asie, rend son dernier souffle le 20 juillet 1973. Il devient au fil du temps une icône de la pop culture mondiale, dressée face à la toute-puissance américaine et aux discriminations. Notre série sur l’année 1973.
Quelques mois avant d’être emporté par la maladie, Georges Pompidou avait proposé de passer du septennat au quinquennat. Cette réforme, finalement abandonnée, soulevait pour la première fois un problème qui n’a toujours pas trouvé de solution cinquante ans plus tard : comment répondre à la « soif démocratique » des Français ?
En 1973 paraît aux éditions de Minuit un recueil poétique et érotique aux airs d’expérimentation littéraire. Son autrice, Monique Wittig, fondatrice du MLF, y impose déjà le point de vue lesbien comme une réflexion politique.
En août 1973 a lieu le premier grand rassemblement sur le Larzac, alors menacé par l’extension d’un camp militaire. Un moment de joie collective, où l’antimilitarisme se conjugue avec les luttes sociales et la défense du monde paysan. Le souvenir de cette lutte fondatrice nourrit aujourd'hui le combat contre les mégabassines.
Souvenirs d’une campagne électorale au Quartier latin, marquée par la figure d’Aguigui Mouna. Un futur journaliste, qui allait sur ses 14 ans, y trouva son chemin de Damas : il serait aguiguiste, en passant à côté de tout. Récit à la première personne.
Perón revient à Buenos Aires en juin 1973, après dix-huit ans d’exil forcé, et triomphe aux élections. Encore aujourd’hui, des universitaires s’interrogent : quelle fut sa responsabilité dans le déclenchement de la dictature trois ans plus tard ? Nouvel épisode de notre série sur l’année 73, « année charnière ».
Pour le deuxième épisode de notre série d’entretiens avec Michelle Perrot, l’historienne décortique l’année 1973, « charnière » pour les droits des femmes. Au menu : les actions du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception, la grève chez Lip, les premiers séminaires à l’université…
Le 27 juin 1973, le président uruguayen annonce la dissolution du Parlement. Une dictature militaro-civile s’établit pour treize ans. Un épisode qui clôt une longue période de lutte sociale et de recul démocratique, sur fond de crise économique profonde.
En 1973, Georges Pompidou vit sa dernière année à l’Élysée et la France assiste, médusée, à la fin de règne d’un président déclinant. S’il reste associé aux « jours heureux » du pays, l’ancien chef de l’État n’a laissé qu’une empreinte légère dans la droite contemporaine. Une absence qui en dit long sur les errements de cette dernière.
Le 21 juin 1973, à l’appel de la Ligue communiste, des milliers de manifestants casqués et armés prennent d’assaut un meeting raciste d’Ordre nouveau protégé par la police. Tournant dans l’histoire de l’extrême gauche de l’après-1968, cette manifestation reste un souvenir vivant de l’antifascisme et de son actualité.
À la fin de 1973, le Royaume-Uni, entré au début de l’année dans la CEE, apparaît emporté par une spirale de crise sociale, économique et politique. Un demi-siècle plus tard, les données de cette crise sont encore là. Un article de la série « 1973, l’année charnière ».
Pour tous, 1973 c’est d’abord la crise énergétique, ce moment qui marque la fin de la période de croissance la plus spectaculaire qu’a connue l’Occident. La responsabilité de cette rupture est entièrement attribuée à l’OPEP pour avoir décidé un embargo en octobre 1973. Avec le recul, ce choc apparaît « comme la première crise des limites physiques de la croissance ». Et les intérêts de l’industrie pétrolière américaine ne sont jamais loin.
La célèbre autrice de polars Dominique Manotti et la sociologue Rachida Brahim ont publié coup sur coup deux livres ramenant sur le devant de la scène les tueries qui ont visé il y a cinquante ans plusieurs dizaines d’Algériens, notamment à Marseille. Dialogue autour d’un passé qui dévoile des mécanismes d’invisibilisation toujours à l’œuvre aujourd’hui.
L’année 1973 est une rupture traditionnelle en histoire économique, et a été perçue comme telle par ses contemporains. Mais c’est aussi le fruit d'une crise profonde et structurelle dont nous ne nous sommes pas vraiment sortis.
Pendant toute l’année 2023, Mediapart vous propose un voyage dans le temps, cinquante ans en arrière. Un voyage permettant aussi d’éclairer les enjeux de notre époque.
Sous la dictature d’Augusto Pinochet, des milliers d’enfants chiliens ont été adoptés à l’étranger sans le consentement de leurs familles biologiques. Une affaire tentaculaire, qui occupe la justice chilienne depuis 2018. Certains sont devenus des enfants français, et désormais des adultes rongés par…
Il y a trente ans, le 13 septembre 1993, Yasser Arafat, chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), et Yitzhak Rabin, premier ministre israélien, signaient à Washington, sous l’œil du président américain Bill Clinton, une Déclaration de principes issue des « accords d’Oslo », et dessinant…
De l’Amérique du Sud à l’Espagne, le renouveau des mouvements féministes s’accompagne aussi de nouvelles manières d’écrire, et voit émerger des autrices de premier plan, comme la Péruvienne Gabriela Wiener, l’Argentine Gabriela Cabezón Cámara ou encore l’Espagnole Cristina Morales… Portraits de ces…