Moins payées, discriminées quand elles sont enceintes, victimes de violences sexuelles: au cours de leur vie professionnelle, les femmes continuent de subir des inégalités flagrantes. Mais dans de nombreuses entreprises ou devant les tribunaux, elles se mobilisent.
Missions évaporées, reproches humiliants, baisse de prime… Une ancienne directrice associée d’EY (ex-Ernst & Young) a saisi les prud’hommes. Elle accuse le géant mondial du conseil de l’avoir discriminée en raison de sa maternité.
Qu’est-ce qu’une grève féministe, à laquelle appellent les syndicats pour ce 8 mars ? Pourquoi la place des femmes, centrale dans les mouvements sociaux depuis le début du XXe siècle, est-elle perpétuellement oubliée ? Entretien avec l’historienne Fanny Gallot, spécialiste de ces sujets.
C’est une première. L’entreprise Transports Veynat a été condamnée jeudi pour ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour protéger ses salariées. Deux cadres ont aussi été condamnés pour harcèlement sexuel, et deux autres seront jugés pour « agression sexuelle ».
Bénéficiaires du RSA, chômeuses de longue durée, jeunes sans qualification, une trentaine de femmes travaillent chez Emi-Creno, une entreprise multiservice d’insertion. Ces femmes ont des enfants à élever et peuvent choisir leurs horaires de travail. Trier les déchets pour les recycler n’est pas le métier de leurs rêves, mais cela leur permet de reprendre leur vie en main.
La champignonnière de Ternay (Loir-et-Cher), qui employait 58 femmes, vient de fermer. Les ouvrières du secteur, âgées ou immigrées, décrivent un métier ingrat, loin de l’image d’Épinal de petites entreprises familiales valorisant le sens de l’effort.
Vertbaudet, Transavia, Ibis Batignolles : dans les entreprises, les femmes luttent aussi. Leur bataille était aussi au cœur de la lutte contre la réforme des retraites. L’historienne Fanny Gallot explique dans un entretien pourquoi #MeToo est un mouvement social.
Quatre anciennes salariées d’une crèche People & Baby, licenciées après une grève, viennent d’obtenir gain de cause devant la Cour de cassation, qui les reconnaît victimes de discrimination syndicale. Une réhabilitation pour ces femmes, accusées à tort de manquements à la sécurité des enfants.
Après des années de bataille, dix salariées du groupe STMicroelectronics ont fait reconnaître, par la cour d’appel de Grenoble, la discrimination sexuelle dont elles faisaient l’objet dans leurs évolutions de carrière et de salaire. L’employeur devra leur verser plus de 800 000 euros de dommages-intérêts.
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Insultes sexistes, brimades, dossiers qui volent, menaces physiques : plusieurs salariées décrivent un quotidien insupportable au sein de l’étude de l’huissier Thierry Léger, à Rouen. Il doit être jugé le 14 septembre pour des faits supposés de harcèlement moral.
Deux grosses entreprises, Publicis et le Crédit foncier, viennent d’être condamnées pour « discrimination sexuelle au travail », peine assortie pour la première fois d’un demi-million d’euros d’indemnités à verser. Un avocat salue « de grandes avancées » dans la lutte contre les inégalités au travail.
C’est l’outil mis en place depuis le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, censé enfin lutter contre les inégalités de salaires entre les femmes et les hommes. Malgré les satisfecit du gouvernement, le bilan est très mitigé et l’indulgence vis-à-vis des entreprises, la règle.
La cour d’appel de Grenoble se penche mercredi sur la discrimination sexuelle dont se disent victimes un groupe de salariées de l’entreprise STMicroelectronics. Depuis des années, elles mènent un combat acharné pour faire reconnaître qu’être des femmes les a freinées dans l’évolution de leur carrière et de leur salaire.
La maison phare du groupe LVMH vante son savoir-faire et la protection de l’artisanat. Mais de nombreuses maroquinières se plaignent de devoir fabriquer les fameux sacs, malles et portefeuilles monogrammés de plus en plus vite, au détriment de la qualité à laquelle elles aspirent.
Après 75 jours de mobilisation, les grévistes de l’enseigne de puériculture du Nord ont cessé leur mouvement, après que la direction a accepté d’accorder des hausses de salaires, qu’elle refusait jusque-là.
Depuis plus de deux mois, les préparatrices de commandes de Vertbaudet font grève pour obtenir une augmentation de salaire. Avec 1 300 euros nets par mois, ces mères célibataires n’ont pour la plupart que leur maigre salaire pour nourrir leurs enfants. Leur combat est devenu le symbole des luttes pour « l’émancipation des travailleuses par elles-mêmes », selon Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT.
Repris à l’hôpital voisin, en 2021, par Groupe SOS Seniors, la maison de retraite traverse une crise interne sans précédent. Turn-over, nouveaux protocoles imposés et surveillance du personnel sont dénoncés par de nombreuses soignantes qui reprochent au groupe son management brutal.