C'est un revers de plus pour le chantier de l'EPR : EDF vient d'annoncer un nouveau retard de deux ans avant le lancement de ce réacteur nucléaire de troisième génération construit à Flamanville, dans la Manche, le premier de ce type en France.
Bouygues est renvoyé en octobre devant le tribunal correctionnel de Cherbourg. Le groupe est poursuivi pour avoir employé illégalement près de 500 ouvriers polonais et roumains, via deux sociétés, sur le chantier du réacteur nucléaire EPR à Flamanville.
Jugé en correctionnelle pour avoir employé 460 salariés polonais et roumains non déclarés de 2008 à 2012 sur le chantier de l’EPR, Bouygues a été condamné le 7 juillet pour recours au travail dissimulé. L’amende de 25 000 euros est dérisoire au regard des pertes estimées pour l’Urssaf et les impôts à plus de 22 millions d’euros.
L'électricien a reconnu qu'il ne pourrait réaliser le chantier du nouveau réacteur nucléaire à Flamanville ni dans les temps ni pour le montant prévu au départ. Areva revoit le montant de ses provisions en Finlande pour le porter à 2,6 milliards d'euros. A demi-mot, le rapport Roussely prône une remise à plat complète de l'EPR. Ces aveux confirment l'ampleur de la crise: la filière nucléaire française est en échec.
Entamés en 2005, les travaux de construction du réacteur nucléaire de troisième génération sur le site d'Olkiluoto 3 atteignaient, en 2014, 8,5 milliards d'euros. Une dérive financière qui fait de l'EPR finlandais l'ouvrage commercial le plus cher au monde.
Le chantier des EPR chinois à Taishan rencontre des difficultés : il affiche plus d’un an de retard, selon un tableau récapitulatif de l’administration chinoise en charge de l’énergie, que publie Mediapart. C’est une mauvaise nouvelle pour les français Areva et EDF, concepteur et constructeur de l’EPR.
En échange de son aide pour obtenir un improbable siège permanent au conseil de sécurité des Nations unies, Delhi avait promis à Nicolas Sarkozy d’acheter six réacteurs EPR pour construire, près de Bombay, la plus grande centrale nucléaire du monde. Sur place, des experts de renom demandent au premier ministre, Narendra Modi, d’abandonner le projet.
Le président de l'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) estime que, «dans les mois qui viennent», «la question d'un moratoire» sur la construction du réacteur de 3e génération construit dans la Manche se posera.
L'Elysée n'y croyait plus depuis plusieurs semaines. La décision d'Abou Dhabi de retenir l'offre nucléaire sud-coréenne plutôt que l'EPR constitue cependant un choc pour l'ensemble de la filière française. Ce grave revers, lié tant au choix technologique qu'à la discorde dans les rangs français, laissera des traces. Le gouvernement va devoir clarifier les rôles de chacun et réorganiser l'offre française.