Fin janvier, Julie a reçu un drôle de message de sa conseillère Pôle emploi. Cette Toulousaine de 25 ans, diplômée d’un master, cherche un travail. Pourtant, ce jour-là, ce n’est pas un contrat de travail que Pôle emploi lui propose, mais une « mission ». Un service civique, plus exactement, au sein même de son agence locale, qui cherche trois personnes « pour une mission (service civique) d’accompagnateur dans l’utilisation des nouveaux outils numériques de Pôle emploi », à partir du 1er mars. « Si la mission vous intéresse et que vous pensez avoir le profil, merci de m’envoyer votre C.V. par mail », propose la conseillère. « Je reçois souvent des offres complètement à côté de la plaque, par exemple pour devenir chauffeur de poids lourd, mais cette proposition m’a fait bondir, raconte la jeune femme. En proposant à ses demandeurs d’emploi de postuler, Pôle emploi reconnaît qu’elle considère le service civique comme un emploi pas cher ! En plus, j’ai déjà effectué un service civique, dans la communication au service culturel d’une mairie. »
Pôle emploi fait toujours plus de place au service civique
Dans un contexte de réduction budgétaire et d’effectifs en baisse, l’agence chargée de gérer les demandeurs d’emploi ouvre largement ses portes aux volontaires du service civique. Payés 580 euros par mois, ces jeunes sont-ils utilisés comme des salariés au rabais ? Les syndicats craignent que ce ne soit bientôt le cas.
13 février 2018 à 12h55