François Fillon met souvent en avant son ancrage dans la Sarthe, explique retourner dans son département dès qu'il le peut pour s'y ressourcer. Mediapart revient sur plus de vingt ans d'ascension d'un baron local, dans les pas de l'ancien ministre gaulliste Joël Le Theule. Décryptage d'une implantation locale très contrôlée et de la construction progressive d'un leadership régional dans les Pays de la Loire. Cela laisse entrevoir un François Fillon «maître du temps» politique, entre humilité taiseuse et ambition calculée.
Il se dit concentré sur les solutions à apporter à la crise, tout entier dévoué à Nicolas Sarkozy. Il n'empêche: comme la grande majorité des premiers ministres de la Ve République, François Fillon pense forcément à la prochaine élection présidentielle. Et ce d'autant plus que sa cote de popularité dépasse celle du chef de l'Etat. Troisième volet de notre enquête.
Les soupçons s'éveillent, un à un. Depuis la mise en cause d'EDF dans une affaire d'espionnage visant l'association écologiste Greenpeace, plusieurs experts, consultants, anciens conseillers ministériels et militants associatifs opposés à la politique nucléaire de la France ont raconté au cours d'entretiens avec Mediapart les soupçons qu'ils éprouvent après une série de cambriolages, vols d'ordinateur ou surveillances diverses dont ils ont été victimes ces dernières années. Notre enquête.
Deux ans à Matignon et le temps de l'humiliation est fini. La crise sévit, le pays gronde, les problèmes assaillent le couple exécutif et lui, le premier ministre, ne s'est jamais mieux porté politiquement. Comme si, dans le tandem qu'il forme avec Nicolas Sarkozy, le président de la République s'affaiblirait tandis que lui se requinquerait au fur et à mesure qu'il affirme son identité. Foin du bling-bling, le vrai homme de droite, c'est lui. Effacé mais convaincu. Endurant mais pas résigné. Et si François Fillon existait vraiment? Enquête de Mediapart, en quatre volets, sur un des mystères de la politique française.
Plusieurs pays arabes et du Moyen-Orient appliquant la charia, parmi lesquels l'Iran, l'Arabie saoudite ou le Soudan, vont financer les activités d'une antenne de l'Ecole nationale de la magistrature (ENM) au Qatar, selon des documents officiels obtenus par Mediapart. Ce pôle permanent de l'ENM à l'étranger – une première à ce jour – a été voulu par la ministre de la justice, Rachida Dati. Cette antenne de l'ENM aura son siège à Doha, capitale du Qatar, un pays avec lequel la garde des Sceaux semble entretenir des liens privilégiés. Mme Dati est en déplacement ce lundi en Jordanie, l'un des pays appelés à financer ce projet inédit.
Les défilés du 1er mai, qui réunissaient les huit principaux syndicats français, ont mobilisé plusieurs milliers de personnes en France. Les syndicats ont annoncé un total de 1,2 million de manifestants (465.000 selon la police) dont 160.000 à Paris (65.000 selon la police). Ces chiffres sont nettement supérieurs à ceux de 2008. Le 19 mars, la mobilisation avait été plus forte puisque 3 millions de personnes (selon les syndicats) s'étaient retrouvées dans les rues. N'empêche, c'est un nouveau message fort adressé à Nicolas Sarkozy et au gouvernement. Pourtant, le ministre du travail, Brice Hortefeux, n'a pas prévu de rencontrer les acteurs sociaux. Portrait d'un ministre du travail très politique et pas pressé de se plonger dans les dossiers, alors que la crise fait rage.
Ironie, fronde, démentis. Aux policiers, Julien Coupat, mis en examen dans l'affaire du sabotage des lignes TGV, a opposé un silence constant – qui en dit long sur son engagement. Face au juge, il s'est montré plus disert. Et ses déclarations, auxquelles Mediapart a eu accès, éclairent l’«affaire Tarnac» sous un jour nouveau. A lire également nos révélations sur les anomalies de l’enquête et la surveillance toute particulière dont Julien Coupat fait l’objet en prison.
Dominique de Villepin a déclaré vendredi 24 avril qu'il souhaitait «très fort» pouvoir être candidat à la présidentielle de 2012. Il se pose, aujourd'hui, comme le porte-drapeau du front anti-Sarkozy qui s'organise à droite. Mais son avenir politique est suspendu au procès de l'affaire Clearstream, dans lequel il sera jugé à partir du 14 septembre.
Alors que les associations voient les demandes d'aide face au surendettement exploser depuis le début de l'année, Christine Lagarde présente, mercredi 22 avril, un projet de loi sur le sujet en conseil des ministres. Le texte est censé responsabiliser les organismes de crédit. En réalité, il leur impose très peu de nouvelles obligations. Si le parlement n'amende pas le projet, les prêteurs pourront continuer d'inciter des personnes déjà acculées par les dettes à contracter de nouveaux crédits. Pour l'association Cresus, «vu le nombre de crédits revolving déjà dans les tuyaux, nous sommes face à une bombe à retardement qui explosera dans trois ou quatre ans».
Deuxième volet de notre enquête: au-delà de la plainte qui a été déposée par Kléber Rossillon, l'un des héritiers de la dynastie Schlumberger, pour faux et usage de faux et qui est à l'origine de la perquisition, le 26 mars, au siège de BNP Paribas, Mediapart révèle de nombreuses autres pièces confidentielles, au cœur de la confrontation judiciaire entre des investisseurs français et leurs banques. Les premiers assurent qu'ils ignoraient que les bulletins de souscription pour la Sicav luxembourgeoise Luxalpha, investie en Madoff, étaient assortis d'une clause de non-responsabilité, et font grief aux seconds de ne pas avoir sollicité leur agrément.Lire aussi la déclaration de Kléber Rossillon à Mediapart: «De faux bulletins de souscription avec photomontage de la signature»
D'après le dossier judiciaire portant sur l'espionnage de Greenpeace, dont Mediapart a pu prendre connaissance, l'organisation écologiste aurait été placée sous surveillance et infiltrée dès 2004, et ce à la demande d'EDF. Ce n'est pas seulement Greenpeace France qui aurait été espionnée mais différentes antennes européennes de l'association. Des témoignages, que nous révélons en exclusivité, semblent indiquer que les intrusions informatiques visant notamment Yannick Jadot auraient été réalisées à «l'instigation» d'EDF. Le directeur de Greenpeace France, Pascal Husting, met en cause le PDG Pierre Gadonneix et demande à son ministre de tutelle, Jean-Louis Borloo, d'intervenir.
On savait peu de choses sur la perquisition conduite le 26 mars par la brigade financière au siège de BNP Paribas, sinon qu'elle a pour origine une plainte pour faux et usage de faux déposée par Kléber Rossillon, l'un des héritiers de la dynastie Schlumberger, qui a été victime de l'escroquerie Madoff. Mediapart en révèle, en exclusivité, tous les détails. Selon cet investisseur, certains documents de souscription ont été contrefaits. Nous publions l'un d'eux: assorti d'une fausse signature, il s'agit d'un bulletin de souscription à la Sicav luxembourgeoise Luxalpha, intégralement investie en Madoff. La banque conteste avoir commis la moindre faute. Cet article est le premier volet d'une enquête mettant au jour de nombreux secrets de la confrontation judiciaire qui oppose des investisseurs français grugés à leurs banques.
C'est une des opérations immobilières les plus spectaculaires des trente dernières années. Icade, filiale de la Caisse des dépôts, s'apprête à vendre en un seul bloc près de 35.000 logements sociaux en banlieue parisienne (photo d'un immeuble à Bagneux). Elle en réclame 2,9 milliards d'euros. «Le prix du marché», selon la société, mais un prix qui a augmenté de 120% en trois ans! Une très bonne affaire... sauf pour les offices HLM de la région parisienne, seuls candidats à la reprise, et les actuels locataires.
Plus de 120.000 jeunes quittent chaque année le système scolaire français sans diplôme. Donc, avec un fort handicap sur le marché de l'emploi, puisqu'en France, le poids de la formation initiale est très important, et les allers-retours entre emploi et formation peu aisés. Pour ces décrocheurs, la seconde chance prend souvent la forme d’un projet professionnel plus ou moins voulu. Rares sont les structures qui leur proposent de reprendre des études plus longues.
Alors que Martin Hirsch doit annoncer mi-avril des mesures d'urgence pour les jeunes, le «grand service public d'orientation» promis en juin 2006 par Jacques Chirac et repris depuis par Nicolas Sarkozy se fait attendre. L'orientation à la française fonctionne encore souvent comme un couperet, par exclusions successives. Illustration au seuil de la troisième: une simple formalité vers le lycée général pour certains, une orientation par défaut vers la voie professionnelle pour les autres.
Premier volet de notre série sur l'orientation et la formation des jeunes.