La coordination nationale des laboratoires en lutte se réunit à nouveau mardi 7 avril, étendant aux organismes de recherche le mouvement contre les réformes Pécresse. Parmi les sujets d'inquiétude: le poids des politiques sur les organismes publics. Accusé d'«archaïsme» et de «rigidité» par le président de la République, le CNRS n'attire pas moins l'attention de son entourage. Nominations contestées, rendez-vous discrets à l'Elysée, promotions écartées: la crise de la recherche s'aggrave sur fond de pressions politiques.
L'Elysée ne cesse d'exhorter les patrons à devenir exemplaires en matière de rémunérations. Mais quand l'Etat est actionnaire, incite-t-il vraiment à la modération qu'il prône aujourd'hui? Pas vraiment. Et même tout au contraire. De GDF Suez à Safran en passant par Renault, ses administrateurs apparaissent bien compréhensifs à l'égard des pratiques de rémunérations directement inspirées du privé. Revue de détail des largesses sur lesquelles l'Etat a accepté de fermer les yeux. Ici, il pleut des stock-options par millions d'euros, là, en pleine crise sociale, un colossal parachute doré est discrètement voté: Mediapart a mené l'enquête sur l'Etat-hypocrite. Ou si l'on préfère sur l'Etat-complice.
L'enquête sur le piratage de l'ordinateur d'un ancien responsable de Greenpeace s'accélère. Les policiers de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication se sont rendus, vendredi, au siège de Greenpeace France pour y récupérer des informations. Les enquêteurs semblent convaincus que l'officine missionnée par EDF, Kargus consultants, est parvenue à pénétrer l'ensemble du système informatique de l'organisation écologiste. Lors d'une précédente perquisition, ils avaient saisi le procès-verbal d'un conseil d'administration de Greenpeace, renforçant les soupçons d'infiltration.
Les avocats des «9 de Tarnac» font défense commune. Fait rare: jeudi, ils ont détaillé publiquement une partie du dossier. Et demandent la «déqualification» des faits reprochés à leurs clients. Ambiance d'une drôle de conférence de presse et précisions de Mediapart sur les derniers indices de l'enquête. Sur fond de guerre de com' entre la police, la justice et la défense.
L’affaire des fausses factures de Monoprix, susceptible d'impliquer la députée et secrétaire nationale de l’UMP, Chantal Brunel (photo), vient d’entrer dans une nouvelle phase judiciaire. Le parquet de Paris a ouvert, le 10 février, une enquête préliminaire pour «subornation de témoin» après que le principal accusateur du dossier, l’homme d’affaires Edouard Meldonian, eut affirmé au juge d’instruction Jean-Marie d’Huy avoir été approché en septembre 2008 par un promoteur immobilier qui lui aurait proposé 150.000 euros en échange de son silence.
Un étudiant insulté et frappé par la Brigade anti-criminalité lors d'une manifestation à Paris, qui témoigne pour Mediapart. Un commandant CRS passablement excité devant la Sorbonne. Et un adolescent blessé lors d'un rassemblement à Bastia. Trois petites histoires qui en disent long sur la nervosité ambiante du côté de certaines forces de l'ordre en marge des cortèges.
L’affaire est embarrassante pour EDF. Le numéro 2 de la sécurité de l’entreprise publique, l’ancien commandant de police Pierre François, a été mis en examen la semaine dernière par un juge de Nanterre dans un dossier d’espionnage informatique visant l’ancien directeur des programmes de Greenpeace, Yannick Jadot (photo), réputé pour ses prises de position anti-nucléaires. Le supérieur de M. François a, lui, été interrogé comme témoin assisté. Près de vingt-cinq ans après l’affaire du Rainbow Warrior, Greenpeace se retrouve à nouveau la cible de barbouzeries. Par ailleurs, d'autres personnalités et institutions semblent avoir été espionnées par l'officine ou l'informaticien pirate auxquels EDF a eu recours. Révélations.
Cela ressemble fort à un passé qui ne passe pas. Alors que le secrétaire d'Etat chargé au commerce, Hervé Novelli, vient d'annoncer son intention de déposer plainte pour diffamation contre France 3 qui a récemment consacré un reportage à ses antécédents au sein de l'extrême droite, Mediapart publie une série de documents attestant les liens passés – et parfois même présents – de ce membre du gouvernement avec des mouvements et des figures de l'ultra-droite nationaliste française.
Entretien avec Jean-Christophe Dumont, économiste spécialiste des migrations internationales à l'OCDE. Selon lui, la crise permet d'observer «à court terme, une baisse de l'immigration de travail vers les pays de l'OCDE». «Il est encore trop tôt pour la chiffrer précisément», mais déjà, «les entrées de ressortissants des nouveaux pays membres de l'Union européenne en Grande-Bretagne et en Irlande ont chuté d'environ 50% entre janvier 2008 et janvier 2009.» Ce reflux pénalise fortement les pays de départ: «À moyen terme, les transferts de fonds risquent de baisser. La Banque mondiale prévoit un recul compris entre 1 et 6% en 2009».
La crise économique et sociale mondiale est en train de faire apparaître de nouvelles géographies migratoires. Sur les 200 millions de personnes installées à l'étranger, la moitié sont des travailleurs, vulnérables aux à-coups de l'économie. Des pans entiers d'industries et de services s'écroulent laissant sur le carreau des centaines de milliers de migrants partis loin de chez eux pour travailler dans le textile, l'automobile ou la construction.
Des accusations de malversations, des soupçons d'atteinte à la vie privée, des protections politiques éventuelles: tous les ingrédients du scandale sont désormais réunis dans ce qu'il est convenu d'appeler l'affaire du Musée du Luxembourg, à Paris, propriété du Sénat. La «Brigade de répression de la délinquance astucieuse» (BRDA) intensifie ses investigations sur les lourdes accusations portées à l'encontre de la société gestionnaire du musée, SVO Art Organisation. Mediapart a enquêté.
Nouvel exemple du mélange des genres dans la presse. Fondateur du site Slate.fr, chroniqueur sur France Inter, producteur sur France Culture, animateur sur Public Sénat, éditorialiste à Challenges, ancien patron du Monde, Jean-Marie Colombani est aussi administrateur de grands groupes privés. Generali France, la société d'assurances, et la maison d'édition Flammarion. Un cumul de fonctions prohibé par la charte d'éthique du Washington Post, le propriétaire de Slate.com, dont le site dirigé par l'ancien patron du Monde est la déclinaison française.
Qu'est-ce que le Hamas? Quels sont ses liens avec l'Iran? Une réconciliation interpalestinienne est-elle en vue? Mardi 17 mars, l'Egypte a demandé à Washington d'assouplir sa position envers le Hamas afin que le mouvement islamiste puisse participer à un gouvernement palestinien. Affaibli militairement, mais renforcé politiquement par l'opération «Plomb durci», le Hamas exige le poste de premier ministre et se sait en position de force. Enquête sur un mouvement, de fait devenu un acteur au Proche-Orient.
Ils ont été les symboles de la journée d'action du 19 mars. L'usine Continental de Clairoix fermera ses portes en 2010. Ses 1120 salariés se bagarrent sur leurs conditions de départ. Et pour cause: la dépression économique frappe l'ensemble du département de l'Oise et rend les perspectives de reclassement extrêmement hypothétiques. Le chômage partiel a été multiplié par 40 en un an, le taux de chômage frôle les 20% et les usines ferment les unes après les autres. L'Oise, où l'industrie tient toujours une place de choix, est un département qui souffre et angoisse. Enquête.
Si la mobilisation du jeudi 19 mars prend la forme d'une manifestation intersyndicale, les partis politiques de l'opposition cherchent à réduire la distance avec le mouvement. Toujours cantonnés sur le côté de la rue à Paris et en queue de cortège en région, chacun cherche à prendre une part croissante dans les revendications.